Crédits : L’UFC-Que Choisir dénonce les méthodes « scandaleuses » des sociétés de recouvrement
ARGENT•L’association de consommateurs sort ce jeudi une nouvelle étude et alerte sur les situations des emprunteurs dans les mois à venirJ.B.
L'essentiel
- L’UFC-Que Choisir dévoile ce jeudi une étude sur les recouvrements de crédits.
- L’association dit faire face à une hausse des signalements à ce sujet.
- Derrière ces plaintes se cacheraient des « pratiques délétères » de la part des sociétés de recouvrement.
Fin décembre, elle se situait en amont, dénonçant les dérives des crédits à la consommation accordés en cette période de crise sanitaire et économique. Cette fois-ci, l’UFC-Que Choisir est en aval. Dans une nouvelle étude parue ce jeudi, l’association de consommateurs met en lumière les pratiques « scandaleuses », selon elle, des sociétés de recouvrement de crédit.
L’année 2021 s’annonce comme celle « de tous les dangers » pour les emprunteurs, écrit l’UFC-Que Choisir, sachant les impayés s’élevaient déjà, en 2020 en France, à 22 milliards d’euros tous crédits confondus. Et ce alors que les perspectives pour l’emploi – et donc pour le pouvoir d’achat des ménages – paraissent sombres pour les prochains mois.
Des coups de fils à répétition à la délation aux voisins
Dans ce paysage, c’est donc le rôle joué par les sociétés de recouvrement – lesquelles pourraient représenter un marché de sept milliards d’euros en 2021 – que l’association pointe du doigt. Elle s’alarme ainsi de la « flambée des signalements sur les méthodes délétères (…) (+ 15 % depuis un an) enregistrés par ses associations locales ».
L’étude de quelque 400 dossiers montre que dans 60 % des cas, des pratiques d’opacité sont utilisées. Cela signifie l’impossibilité pour les particuliers d’accéder aux documents qui justifient le montant de leur créance, voire la créance elle-même, ou encore la proposition de remises qui cachent des dettes jusqu’alors « éteintes ».
Autre dérive dénoncée : l’agressivité des agents des sociétés de recouvrement, qui remonte dans la moitié des plaintes étudiées. L’UFC-Que Choisir parle d’appels téléphoniques quasi-quotidiens, de « ton menaçant », voire de « chantage à la délation aux voisins ». Sans compter les « crédits fantômes », évoqués dans 14 % des dossiers étudiés : des créances qui peuvent tout simplement ne plus exister ou avoir déjà été payées, mais être bel et bien réclamées.
De l’info sur la vente
Pour assainir le secteur, l’association propose différentes pistes, à commencer par l'« interdiction de la vente par les banques et de l’achat par les sociétés de recouvrement des crédits "fantômes" dont la validité ne peut être démontrée ». Autre volonté : que l’emprunteur soit averti par sa banque avant une éventuelle vente de son crédit à une société de recouvrement, afin qu’il puisse notamment racheter sa dette.
Enfin, l’UFC-Que Choisir réclame que les méthodes des sociétés de recouvrement pour solliciter les emprunteurs, entre autres par courrier ou par téléphone, soient « strictement encadrées ».