« Les prix ne s'effondreront pas », estime le directeur général de La Bourse de l’Immobilier
INTERVIEW•Le directeur général du réseau La Bourse de l’Immobilier Benjamin Salah, a répondu aux questions de « 20 Minutes » concernant son plan de développement en 2021 et la situation du marché de l’immobilier en France qui a bien résisté à la criseMickaël Bosredon
L'essentiel
- Créée en 1980 à Libourne, La Bourse de l’Immobilier détient aujourd’hui 481 agences dans la France entière.
- Dans un contexte de crise, le marché de l’immobilier a plutôt bien résisté en 2020, analyse le directeur de l’entreprise, qui enregistre une hausse de 2 % de son chiffre d’affaires.
- Les recrutements serviront à accompagner l'ouverture d'une cinquantaine de nouvelles agences en France, ainsi que la digitalisation du métier qui s'est accélérée en 2020 avec notamment la visite virtuelle qui se démocratise.
Les bonnes nouvelles sur le front de l'économie et de l'emploi, ne sont pas légion au terme de cette année 2020 marquée par une crise sanitaire historique, et qui pourrait faire place à une crise économique de grande ampleur en 2021. Alors, quand La Bourse de l'Immobilier annonce un plan de recrutement de 750 personnes, cela intrigue forcément. 20 Minutes a interrogé son directeur, Benjamin Salah, sur la situation de l'entreprise et du marché de l'immobilier en France.
Vous annoncez le recrutement de 750 personnes en 2021, c'est assez étonnant dans le contexte actuel ?
En fait, c'était le plan de développement que nous avions établi il y a un an, avant la crise. Pouvoir le maintenir après cette année absolument dingue, c'est effectivement une vraie satisfaction. Nous avons la chance d'être sur un marché qui résiste plutôt bien, il faut le reconnaître, et notre chiffre d'affaire progresse de 2 %, ce qui en soi n'est pas extraordinaire, mais au terme d'une année comme celle-là est remarquable.
Dans quels secteurs recrutez-vous, et pour quel type de profils ?
Nous aurons des créations de poste dans des fonctions commerciales, nous aurons aussi besoin d'une centaine de responsables, notamment car nous prévoyons l'ouverture d'une cinquantaine de nouvelles agences, et il y aura aussi des créations dans les domaines juridique, communication, informatique, au siège social à Bordeaux qu'on agrandit. Il va falloir accompagner le phénomène de digitalisation qui s'accélère. Nous prévoyons 250 embauches sur la Nouvelle-Aquitaine, dont 100 sur la Gironde (candidatures sur immobilier-recrutement.fr). Je crois que cela vient valider le modèle familial de l'entreprise, que nous avons conservé depuis sa création en 1980 à Libourne, alors que nous nous sommes considérablement développé puisque nous avons désormais 481 agences en France, avec des pôles d'activité complémentaires, ce qui représente en tout 2.300 collaborateurs.
Le métier est-il en train de changer après cette année si particulière ?
Dans l'immobilier, la visite virtuelle avait déjà été amorcée, mais ça a pris une toute autre ampleur en 2020. L'usage de la visite virtuelle se démocratise, mais je ne crois pas pour autant qu'on achètera derrière un ordinateur sa résidence principale dans l'ancien. Pour une résidence principale, on achète un environnement, un quartier, des commerces, une ambiance... En revanche, c'est intéressant en première visite pour s'éviter des déplacements et se faire une première idée.
Vous disiez que le marché en France a bien résisté, comment l'année s'achève-t-elle et comment anticipez-vous 2021 ?
Le marché de l'immobilier est très solide en France, car il manque de logements... Les volumes de transaction dans l'ancien ont chuté de l'ordre de 15 à 18 % au niveau national, c'est beaucoup, mais cela vient après une année 2019 qui avait été exceptionnelle. Comme nous sommes en pénurie de biens à la vente, les prix, eux, ne s'effondreront pas. Il y aura peut-être une légère correction à la baisse, de l'ordre de 3 ou 4 %, ce qui est peut-être souhaitable d'ailleurs, mais ce n'est même pas certain. Regardez cette année, tout le monde pensait que les prix allaient baisser, et nous terminons à + 5 % ! C'est incroyable, je n'aurais jamais parié là-dessus. Et sur un territoire comme la Gironde, la hausse des prix se constate partout : en zone rurale, sur le littoral comme sur Bordeaux. Elle est un peu plus importante sur le bassin d'Arcachon (+ 7 %) qu'à Bordeaux (entre + 2 et + 3 %), mais c'est spectaculaire. Cela dit, nous nous attendons quand même à une année 2021 tendue, car il y a une réalité économique qui fait qu'à un moment donné la demande risque de se tasser, tout comme les capacités d'emprunt de nos clients.