Aide au développement : Le collectif d’ONG Concord reproche à l’Union européenne de ne pas tenir ses promesses
COOPERATION•La France a augmenté sa contribution de 6 % entre 2018 et 2019 pour atteindre 11,1 milliards d’euros. Mais ce n’est que 0,43 % de son RNB contre 0,7 % promis20 Minutes avec AFP
Pour le collectif d’ONG Concord, l’Union européenne n’est pas un bon élève en matière d’aide au développement. Dans son rapport annuel publié ce mercredi, le groupement reproche à l’UE de ne pas tenir ses promesses avec des contributions dans l’aide aux pays les plus pauvres en baisse depuis 2016.
Une moyenne de 0,46 % du RNB
Les Etats membres de l’UE se sont engagés à consacrer 0,7 % de leur revenu national brut (RNB) à l’aide au développement en 2030. En 2019, souligne le rapport, ces Etats ont mobilisé 78 milliards d’euros pour l’aide au développement, soit seulement 0,46 % de son RNB, contre 0,51 % en 2016. Surtout, au rythme où vont les diminutions de ces contributions, et sans le soutien des grandes économies européennes, « l’objectif de 0,7 % du RNB ne pourra pas être atteint avant 2070 », s’inquiète Concord, qui regroupe 2.600 ONG européennes actives dans l’aide au développement.
Le collectif souligne toutefois que la contribution de la France a augmenté, malgré la crise économique, de 6 % entre 2018 et 2019 pour la porter à 11,1 milliards d’euros. Mais cela ne représente que 0,43 % de son RNB. L’Allemagne est pour sa part le 1er contributeur avec 21,9 milliards d’euros, soit 0,60 % de son RNB, mais ce montant reste inchangé par rapport à 2018. La troisième économie de l’UE, l’Italie, a une contribution très faible de 4,4 milliards d’euros, soit 0,23 % de son RNB, en baisse constante depuis 2016. Au total, treize Etats membres ont réduit leurs contributions entre 2018 et 2019 avec une coupe de 4 % pour la Pologne et de 7 % pour l’Estonie.
Trois pays respectent leurs engagements
Trois Etats membres, le Luxembourg, la Suède et le Danemark, consacrent 0,7 % de leur RNB à l’aide au développement, mais leurs trois contributions totalisent 7,8 milliards d’euros. Un quatrième pays, le Royaume-Uni, a atteint l’objectif de 0,7 % avec une contribution de 17,7 milliards d’euros en 2019, mais il a quitté l’UE.
Selon Concord, les chiffres sont souvent des trompe-l’œil. Une partie conséquente des fonds comptabilisés comme aide au développement sont en fait de « l’aide gonflée » et couvrent des annulations de dette de pays pauvres, des aides aux étudiants étrangers et en faveur des réfugiés en Europe. L’Allemagne, par exemple, a ainsi comptabilisé 4,8 milliards dont 60 % pour les réfugiés. La France a alloué 2,5 milliards dont 43 % pour les réfugiés.