Conso : Pas facile de choisir l’assurance de son smartphone
ARGENT•Lorsqu’on acquitte plusieurs centaines d’euros pour s’offrir le dernier smartphone à la mode, on hésite souvent à souscrire en plus l’assurance. Cette couverture est-elle vraiment utile ?Julie Polizzi pour 20 Minutes
Il faut compter en moyenne quelque 400 euros pour s’offrir un smartphone neuf. Et encore, le prix peut facilement doubler dès lors qu’on vise les modèles les plus sophistiqués.
Et en tant qu’équipement numéro 1 en termes d’utilisation quotidienne, les mobiles sont également davantage exposés à tout un tas de risques. Après avoir déboursé pareille somme, il s’agit donc de protéger son investissement.
S’engager pour un an
Tout magasin ou plateforme internet qui commercialise des smartphones vous proposera de souscrire une assurance pour prendre en charge vos frais en cas de problème ultérieur. Ce type d’offre fait partie de ce qu’on appelle les garanties « affinitaires », prises en complément de l’achat d’un bien ou d’un service et qui vous engagent le plus souvent auprès de l’assureur choisi par le magasin ou l’opérateur de téléphonie mobile.
Facturées une dizaine d’euros par mois, ces garanties sont en principe souscrites pour une durée d’un an, tacitement reconductible. Or, c’est un marché particulièrement juteux. D’après le magazine 60 millions de consommateurs, entre 500 et 800 millions d’euros de primes d’assurance ont été réglés en 2017 pour couvrir les téléphones portables. Mais à ce prix, à quelle protection avez-vous droit ?
Un panel de garanties
Ce type d’assurance intervient essentiellement en cas de casse, d’oxydation et de vol. Certaines offres peuvent d’ailleurs appliquer cette couverture aux accessoires d’origine vendus avec le smartphone. Proposée par la majorité des contrats, la garantie casse prend en charge les frais de réparation dans l’éventualité où vous endommageriez votre mobile au point de nuire à son bon fonctionnement. Attention, on cible ici les détériorations externes de l’appareil survenues par accident.
Également présente dans la plupart des offres, la garantie oxydation concerne les situations dans lesquelles le dysfonctionnement du téléphone résulte d’un contact avec de l’eau, voire d’autres liquides corrosifs. Quant à la couverture contre le vol, elle semble judicieuse lorsqu’on sait que près de 700.000 téléphones portables sont dérobés chaque année, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (enquête publiée en 2016).
Gare aux exclusions
Au-delà des questions de franchise, ce sont surtout les exclusions de garanties qui posent problème. De multiples enquêtes et comparatifs ont démontré que votre mésaventure avait toutes les chances de ne pas être prise en compte. À partir de l’examen de plusieurs assurances en 2019, l’Institut national de la consommation (INC) explique ainsi que la casse par négligence est tolérée dans certains cas, mais exclue dans d’autres. En revanche, si votre téléphone fonctionne malgré de grosses rayures sur l’écran, il faudra vous débrouiller seul.
Selon les contrats, la garantie contre l’oxydation peut également concerner « toute corrosion par effet chimique des composants » ou se limiter à un « contact accidentel avec de l’eau ou d’autres liquides ». Certaines couvertures excluent par ailleurs l’humidité résultant de conditions atmosphériques. Attention donc au froid… Mais c’est sans doute la garantie vol qui fait couler le plus d’encre. Vol à la sauvette, à la tire, avec agression, avec effraction ou par introduction clandestine dans la maison, ce n’est en effet pas la même chose pour votre assureur.