Les ventes de cosmétiques enregistrent un net recul en France avec le Covid

Coronavirus : Les ventes de cosmétiques ont enregistré un net recul en France

EPIDEMIELes Français semblent avoir pas mal misé sur la beauté intérieure au premier semestre 2020
Jean-Loup Delmas

J.-L.D. avec AFP

On pouvait s’en doutait, mais entre le fait qu’on passe la majorité du temps seul chez soi en confinement​ et que le rouge à lèvre a été rendu caduque par le port obligatoire du masque, les ventes de cosmétiques ont chuté en France. Et pas qu’un peu, puisque selon une étude du cabinet Astérès réalisée pour le compte de la fédération des entreprises de beauté Febea, le secteur cosmétique a vu son chiffre d’affaires reculer de 10 % durant les six premiers mois de l’année.

Avec néanmoins de fortes disparités selon les produits. Si les ventes de produits de beauté ont diminué de 25 %, celles des produits d’hygiène ont, elles, été multipliées par deux. En termes d’exportations, la baisse a atteint 14 % pour les produits cosmétiques, contre 18 % en moyenne nationale.

Un secteur moins impacté que la moyenne sur l’année

Est-ce donc la fin de Lancôme ou L’Oréal ? Pas du tout, en tout cas ce n’est pas eux qu’il faudrait enterrer en premier. Sur l’ensemble de l’année, le secteur devrait moins souffrir que l’économie française, anticipe Astérès, avec un repli du chiffre d’affaires de 5 %. Dans le détail, les produits d’hygiène pourraient enregistrer une hausse de 30 %, contre une perte de 17 % pour les produits de beauté.

Quant aux exportations de cosmétiques, elles pourraient baisser de 9 %, soit moins que les exportations totales françaises (-17 %), prévoit l’étude. Là aussi, il existe des disparités, entre une chute potentielle des ventes de 10 % pour l’ensemble du continent américain, contre une croissance potentielle de 3 % en Chine.



Objectif 2022

Sur le marché français des cosmétiques, le retour à la situation d’avant-crise devrait se produire en 2022. À l’international, le rebond pourrait être plus lent, notamment dans les régions les plus touchées par l’épidémie (États-Unis, Inde, Brésil notamment), avec un retour au niveau de 2019 prévu seulement en 2023.

Si le secteur dans son ensemble « se caractérise par une certaine solidité, les TPE et PME, qui représentent 85 % du secteur, s’avèrent nettement plus vulnérables. Les TPE ont ainsi subi une chute de 54 % de leur chiffre d’affaires, contre 35 % pour les grandes entreprises », au premier semestre 2020, alerte la Febea, qui plaide pour un crédit d’impôt en faveur de la numérisation des outils de production.