Rapprochement : Veolia s'engage à ne pas lancer d'OPA hostile sur Suez
PROMESSE•Autrement dit, Veolia s'engage à attendre l'accord du conseil d'administration de Suez avant de lancer l'OPAJ.-L.D. avec AFP
Veolia a annoncé ce dimanche qu’il s’engageait « inconditionnellement » à ne pas déposer d’offre publique d’achat (OPA) hostile sur Suez, accédant ainsi à la principale condition posée par le grand actionnaire Engie pour lui céder ses parts.
« Toute offre publique d’achat sur le solde du capital de Suez nécessitera donc un accueil favorable préalable du conseil d’administration de Suez », affirme Veolia dans un communiqué.
Un géant à venir ?
« Veolia apporte ainsi la garantie souhaitée par le conseil d’administration d’Engie, en complément du prix proposé et des engagements sociaux forts pris par le groupe, rendant ainsi possible la cession des 29,9 % du capital qu’Engie détient dans Suez », ajoute le géant de l’eau et des déchets.
De son côté, le groupe Suez a dénoncé un communiqué « trompeur » de son rival Veolia, qui cherche à le racheter, jugeant que l’offre de ce dernier « reste hostile ».
« Les propositions que tu nous as faites ne reprennent pas l’objectif de logique industrielle », écrit Philippe Varin, le président du conseil d’administration de Suez, dans une lettre adressée au PDG de Veolia et transmise par le groupe à la presse. « Dans ce contexte, (…) nous considérons avec le conseil d’administration de Suez réuni ce jour que l’opération proposée, notamment la première étape d’achat du bloc de 29,9 % des actions de Suez par Engie, reste hostile. »
Veolia avait annoncé fin août son intention de constituer un géant du secteur en rachetant son rival historique Suez, qui s’y oppose. Face à cette résistance et aux garanties exigées par l’Etat, actionnaire d’Engie, Veolia avait relevé mercredi l’offre faite à ce dernier, pour la porter à 3,4 milliards d’euros.
Bruno Le Maire satisfait
Engie, qui a jusqu’à lundi minuit pour l’accepter, avait posé en préalable que Veolia formalise « son engagement inconditionnel de ne pas lancer d’offre publique d’achat qui ne soit pas amicale ». L’engagement annoncé dimanche ouvre donc la voie à un dénouement imminent.
De quoi satisfaire aussi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui insistait pour que ce rapprochement entre ces deux fleurons français, qui se livrent une guerre sans merci depuis trois mois, se fasse sous des auspices amicaux.
Le géant de l’eau et des déchets s’est d’ailleurs dit prêt à « répondre favorablement à la demande formulée par Suez auprès des pouvoirs publics » de céder des actifs dans l’eau à l’international en plus de ceux de Suez en France. Au total, les cessions d’actifs seraient « de l’ordre de 5 milliards d’euros (incluant les 2,2 milliards d’euros de l’Eau France) », précise Veolia dans son communiqué.