CRAINTESUn Brexit sans accord serait « dévastateur », selon le secteur automobile

Brexit : L’industrie automobile européenne au bord de l’abîme en cas de « no deal »

CRAINTESQuelque 23 organisations de l’industrie automobile en Europe ont appelé à un accord pour éviter la chute des échanges commerciaux de 110 milliards d’euros sur cinq ans
20 Minutes avec AFP

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Déjà très affectée par les conséquences économiques de la crise sanitaire, l’industrie automobile s’inquiète de plus en plus d’un possible échec des négociations sur le Brexit. Les constructeurs ont ainsi averti lundi qu’un « no deal » entre l’Union européenne et le Royaume-Uni infligerait à la filière une chute des échanges commerciaux de 110 milliards d’euros sur cinq ans. Le coronavirus a entraîné quant à lui environ 100 milliards d’euros de perte de production au secteur.

L’espoir jusqu’au 31 décembre

Au total, 23 organisations de l’industrie automobile en Europe ont appelé « l’UE et le Royaume-Uni à sécuriser sans délai un accord de libre-échange ambitieux », dans un communiqué commun. Cet appel intervient au terme d’une semaine d’intenses frictions entre Londres et Bruxelles, à quinze semaines de la fin de la période de transition du Brexit fixée au 31 décembre prochain.

Un échec des discussions, serait une menace pour un secteur qui représente au total 14,6 millions d’emplois britanniques et européens, soit un emploi sur 15 dans la région, avertissent les signataires, parmi lesquels figurent notamment l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) ainsi que les principales organisations nationales, comme le CCFA en France, le VDA en Allemagne ou le SMMT au Royaume-Uni. « Les économies et les emplois des deux côtés de la Manche sont sous la menace d’un deuxième coup dévastateur sous la forme d’une absence d’accord », préviennent-elles.

Les très coûteuses règles de l’OMC

Faute d’accord commercial, l’UE et le Royaume-Uni seraient contraints de commercer selon les règles de l’OMC qui prévoient 10 % de taxes douanières sur les voitures et jusqu’à 22 % sur les fourgons et camions. « De telles taxes, bien plus élevées que les petites marges de la plupart des constructeurs, devraient très certainement être répercutées sur les consommateurs, rendant les véhicules plus chers, réduisant le choix et affectant la demande », estiment les organisations signataires.

Le Royaume-Uni et l’UE produisaient au rythme de 18,5 millions de véhicules par an avant la crise. Cette année, la filière estime que 3,6 millions d’unités ont déjà été perdues à cause de la pandémie.