Coronavirus en Pays-de-la-Loire : A quoi vont servir les 332 millions d’euros du plan d’urgence ?
DECONFINEMENT•Le conseil régional des Pays-de-la-Loire doit voter un plan de relance économiqueJulie Urbach
L'essentiel
- Même après le déconfinement, la baisse d'activité est de 21% dans les Pays-de-la-Loire.
- Jeudi et vendredi, un nouveau plan de dépenses sera soumis au vote des conseillers régionaux.
C’est le moment de mettre la main à la poche. Deux mois après le déconfinement, l’heure n’est toujours pas à la reprise dans les Pays-de-la-Loire, comme dans le reste de la France. La région qui totalisait jusqu’alors l’un des plus faibles taux de chômage peine à voir ses indicateurs revenir au vert. Pendant le confinement, elle a même enregistré jusqu’à 36 % de baisse d'activité. Une chute qui s’est depuis un peu réduite, à 21 %. Mais les secteurs de l’aéronautique ou de l’automobile par exemple suscitent l’inquiétude tant ils peinent à retrouver leur vitesse de croisière.
Pour « faire face au choc », après avoir lancé son propre « fonds de résilience », le conseil régional s’apprête à voter jeudi et vendredi un plan d’urgence, à hauteur de 332 millions d’euros. « Il s’agit de dépenses nouvelles, pour le financement de 145 mesures », indique Christelle Morançais, la présidente (LR) de la région, qui avait plaidé pour un « déconfinement accéléré ».
Priorité à l’économie et à l’emploi
Dans ce plan, « élaboré en concertation » avec divers acteurs, priorité à l’économie et à l’emploi. Une enveloppe de 127 millions d’euros d’investissement sera dédiée aux TPE et PME. Pour relancer le bâtiment et les travaux publics, 50 millions d’euros reviendront aux communes et intercommunalités pour amplifier l’investissement public. Une enveloppe d’un million d’euros est prévue pour les commerces, notamment pour accélérer leur digitalisation.
Toujours pour aider les professionnels à renflouer leurs caisses, le plan prévoit aussi la création d’une foncière du tourisme qui permettrait de racheter les murs et de rénover certains hôtels ou restaurants, le temps que leur propriétaire sorte la tête de l’eau. « L’objectif est que les entreprises continuent d’investir, et donc d’innover », espère Christelle Morançais. Et pour éviter les licenciements, une plateforme de « prêt de main d’oeuvre » va être constituée pour répondre aux baisses et hausses d’activité. Le nombre de place de formation pour les demandeurs d’emploi sera augmenté de 20 %.
Un volet « pouvoir d’achat »
Le plan qui sera soumis au vote jeudi contient aussi un volet « pouvoir d’achat », destiné aux habitants les plus fragiles : gel des tarifs des transports Aléop, chèque de 100 euros pour les familles de lycéens boursiers, enveloppe de 2 millions d’euros pour les associations caritatives.
La région souhaiterait également accélérer sur deux thématiques, la croissance verte et la santé. Sur ce dernier point, elle propose de consacrer cinq millions d’euros supplémentaires au développement de la « médecine du futur ».