Les négociations sont difficiles entre l’Argentine et ses créanciers. Afin de se donner une chance de conclure un accord pour restructurer quelque 66 milliards de dollars de sa dette, le pays a donc choisi une nouvelle fois l’option de la prolongation. L’Argentine a désormais jusqu’au 19 juin pour voir ses propositions accepter.

Déjà deux reports

Ce n’est pas la première fois que Buenos Aires joue la montre. Le délai pour négocier l’échange des obligations argentines émises sous législation étrangère a déjà été prolongé à deux reprises. Une première offre rendue publique le 16 avril avait été rejetée en mai par les créanciers. « L’Argentine et ses conseillers comptent profiter de cette prolongation pour poursuivre les discussions et permettre aux investisseurs de contribuer à une restructuration réussie », a justifié vendredi le ministère de l’Economie.

L’offre initiale du gouvernement argentin comprenait un délai de grâce de trois ans, une réduction de 62 % des intérêts et de 5,4 % du capital, ce que les créanciers n’étaient pas disposés à accepter.

Défaut de paiement le 22 mai

L’Argentine, dont la dette totale atteint les 324 milliards de dollars, soit 90 % de son produit intérieur brut, est entrée en défaut de paiement, le second en moins de vingt ans, le 22 mai faute d’avoir pu honorer une échéance de 500 millions de dollars. Le pays affirme vouloir rembourser ses créanciers, mais d’une manière qui ne menacera pas la croissance du pays, déstabilisée en outre par l’épidémie de coronavirus.