Coronavirus en Bretagne : Très touché, l’abattoir de Kermené retrouve une activité normale
EPIDEMIE•Dans ce cluster découvert mi-mai, plus d’une centaine de salariés ont été testés positifsJ.G. avec AFP
L'essentiel
- Après deux semaines de perturbations liées à l’épidémie, l’abattoir breton Kermené, qui fournit l’ensemble des Centres Leclerc, retrouve une activité normale en cette fin de semaine.
- Plus d’une centaine de salariés avaient été testés positifs au Covid-19 lors de deux importantes campagnes de dépistage concernant environ un millier de salariés dans la deuxième quinzaine de mai.
- La chute d’activité de Kermené amène davantage d’offre sur le marché, « ce qui empêche le prix de monter » dans le contexte actuel et constitue « un manque à gagner pour les éleveurs », souligne-t-on de source syndicale agricole.
Il a été l’un des principaux foyers de Covid-19 découverts en France depuis le déconfinement. Mais après deux semaines de perturbations liées à l’épidémie, l’abattoir breton Kermené, qui fournit l’ensemble des Centres Leclerc, retrouve une activité normale en cette fin de semaine, a-t-on appris de source syndicale. Le site, installé au Méné ( Côtes-d’Armor), devait retrouver dès jeudi sa vitesse de croisière avec 8.000 porcs abattus par jour (40.000 porcs/semaine), après une reprise en début de semaine à 6.000 porcs par jour, a-t-on appris après de la CFDT, principal syndicat dans l’entreprise, confirmant des chiffres obtenus de source syndicale agricole.
Au total, selon l’Agence Régionale de Santé (ARS), plus d'une centaine de salariés avaient été testés positifs au Covid-19 lors de deux importantes campagnes de dépistage concernant environ un millier de salariés dans la deuxième quinzaine de mai.
Le prix du porc n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise
« Une prime de 1.500 euros, à proportion du temps travaillé, a été annoncée par l’entreprise » a fait savoir la CFDT. La chute d’activité de l’abattoir a par ailleurs entraîné des difficultés, notamment de place dans les élevages livrant à Kermené avec des animaux en surpoids, faute d’avoir pu être abattus à la date prévue. Ce surpoids entraîne des pénalités à la vente pour les éleveurs qui engagent également des dépenses supplémentaires pour nourrir leurs porcs plus longtemps que prévu.
Mais cette activité perturbée a également une incidence sur le prix arrêté au Marché du porc breton (MPB) lors des deux cotations hebdomadaires, prix qui sert de référence pour l’ensemble de la production porcine française. Lors de la dernière cotation jeudi, le prix a été fixé à 1,346 euro le kilo, inchangé pour la cinquième séance consécutive de cotation, contre une moyenne supérieure à 1,50 euro le kilo, voir 1,55, avant et au début de la crise sanitaire.
Des motifs d’espoir pour la filière porcine
La chute d’activité de Kermené amène davantage d’offre sur le marché, « ce qui empêche le prix de monter » dans le contexte actuel et constitue « un manque à gagner pour les éleveurs (…) On ne serait pas descendu à ce prix-là s’il n’y avait pas eu le Covid », souligne-t-on de source syndicale agricole.
On peut cependant tabler sur « deux effets positifs » dans la période à venir, commente-t-on au MPB : « La réouverture des restaurants » et « la rivalité États-Unis/Chine dont les Européens pourraient peut-être un peu profiter » après avoir « perdu beaucoup depuis novembre » au bénéfice des USA.