PROJET MINIERUn nouveau projet de mine d’or obtient un vote favorable en Guyane

Guyane : Un nouveau projet de mine d’or obtient un vote favorable

PROJET MINIERLe projet, qui doit déboucher sur un premier gisement de « 65 tonnes » d’or, a obtenu un avis favorable de la commission départementale des mines de Guyane
20 Minutes avec agences

20 Minutes avec agences

La commission départementale des mines de Guyane a donné un avis largement favorable aux prémices d’un nouveau projet de mine d’or de taille industrielle. Nommé « Espérance », il est porté par la compagnie minière américaine Newmont associé à un opérateur local, la compagnie minière Espérance (CME).

« On a beau dire que le dossier minier ne répond pas à la réglementation minière et au code de l’environnement qui sont des préalables au renouvellement de la concession, la commission a voté en faveur du dossier Espérance », a indiqué ce mercredi l’association Guyane nature environnement.

Un gisement de « 65 tonnes » d’or

La commission, qui se réunissait sous forme dématérialisée pour cause de confinement, a voté en faveur du renouvellement « pour 10 ans » de la concession minière située dans l’ouest de la Guyane, et de son extension. Au total, le projet a recueilli 12 voix « pour », 5 voix « contre » pour deux absents.

Déjà présent au Suriname sur la mine Merian, Newmont envisage l’ouverture d’une mine d’or à ciel ouvert en 2025 dans la commune d’Apatou, similaire au grand projet minier à l’arrêt « Montagne d’or ». Envisagée en pleine forêt, elle nécessiterait une usine à cyanuration et l’extraction de « 20 millions de m3 de roches » pour creuser une fosse de 300 mètres de profondeur sur 1,5 km de longueur. Cela déboucherait pour un premier gisement de « 65 tonnes » d’or, selon les documents de l’opérateur.

Le conseil d’Etat tranchera

« Les perspectives d’exploitation sont encore incertaines », note toutefois la Direction générale des territoires et de la mer de Guyane dans un rapport consulté par l’AFP. Celui-ci précise que « le ministre en charge des mines », Bruno Le Maire, s’est prononcé en faveur du partenariat Newmont-CME. C’est le conseil d’Etat qui tranchera ensuite sur ce dossier par décret dans les prochains mois.

En cas de feu vert, les miniers seront « dans l’obligation » de demander une « autorisation administrative » avant toute exploitation, a indiqué ce mercredi la préfecture de Guyane dans un communiqué, ajoutant que « l’avis de l’autorité environnementale » et une « enquête publique » seront alors nécessaires.

Un site exploité pendant trente ans

Pendant trente ans, CME a exploité de l’or sur le site « Espérance » sans autorisation d’ouverture de travaux miniers (AOTM) nécessaires pour un encadrement technique par l’État. « Des demandes avaient été déposées » auprès de l’administration ainsi qu’un « dossier de mise en conformité » mais rien n’a abouti, se défend Carol Ostorero, directrice générale de CME et présidente de la fédération des opérateurs miniers de Guyane.

De leur côté, les associations de défense de l’environnement désapprouvent le projet. « La déforestation massive altère gravement la biodiversité, accélère les changements climatiques » et favorise « l’émergence d’espèces vectrices d’épidémies », dénonce dans un communiqué le collectif Or de question, rassemblant 21 ONG opposées à l’extraction minière.

Droit de réponse :

« REPONSE DE LA COMPAGNIE MINIERE ESPERANCE (CME) A L’ARTICLE INTITULE « Guyane : Un nouveau projet de mine d’or obtient un vote favorable »

Cet article appelle les observations suivantes de la part de la Compagnie Minière Espérance (CME) :

  • Entre 1991 et 2012, la CME a mené des travaux de recherche et d’exploitation sur la mine Espérance dans le cadre d‘un permis d’exploitation ingérant les travaux miniers (PEX) octroyé avant le décret du 6 mars 2001, ce dont il résulte que la CME n’avait pas à solliciter d’autorisation d’ouverture de travaux miniers (AOTM) ;
  • Dans le cadre de sa demande d’octroi d’une concession sur cette mine, la CME a, en 2009 et 2010, formé des demandes d’autorisation de travaux miniers (AOTM) et d’exploiter des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui n’ont pas été instruites jusqu’au bout ;
  • Pour cette raison notamment, la CME a cessé l’essentiel de ses travaux d’exploitation sur la mine Espérance depuis 2010 et elle conduit depuis lors des travaux d’exploitation de gisements miniers situés sur certaines zones de la concession et du permis exclusif de recherche (PER). Conformément à la réglementation applicable, ces recherches ont fait l’objet de déclarations d’ouverture de travaux miniers (DOTM) pour lesquelles des certificats de non-opposition ont été délivrés ;
  • Depuis 2008, la CME conduit sur les autres zones du site anciennement exploitées différents travaux de gestions des eaux, de réhabilitation et de revégétalisation conformément à des protocoles de remise en état élaborés en collaboration avec des bureaux d’études spécialisés. Ont notamment été accomplis des travaux de fertilisation des sols par l’utilisation d’espèces arborées fixatrices d’azote, de lutte contre l’érosion à l’aide de graminées et de stabilisation des terrains grâce aux techniques de génie végétal ;
  • La demande de renouvellement et d’extension de la concession Espérance en cours d’instruction est conforme à la réglementation minière et au code de l’environnement, ainsi qu’en attestent les différents avis favorables délivrés par les services de l’Etat et par le commissaire-enquêteur ;
  • Dans le cadre de ses travaux de recherche, la CME a mis en évidence la présence potentielle d’un gisement minier de classe mondiale, ce qui a conduit à un partenariat avec l’entreprise Newmont ;
  • Ce projet de mine primaire dit « Espérance » pourra avoir de formidables retombées économiques et sociales pour la Guyane. En effet, il devrait permettre de faire émerger une industrie minière exemplaire, de créer de nombreux emplois et de participer au développement d’infrastructures respectueuses de l’environnement ;
  • La phase d’exploitation du projet « Espérance » est encore au stade d’étude et ne débutera en tout état de cause pas avant plusieurs années. Elle fera l’objet, le moment venu, de demandes d’autorisation de travaux miniers incluant notamment la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement et une enquête publique. La CME veillera à mettre en œuvre une exploitation ayant l’impact le plus faible possible sur l’environnement et la biodiversité. »