BUDGETFace au coronavirus, une facture déjà très lourde pour la France

Coronavirus : Croissance en chute libre, dette qui explose… Une facture déjà très lourde pour la France

BUDGETLe pays devrait voir sa dette augmenter jusqu’à 115 % du PIB
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • A cause de l’épidémie de coronavirus et du confinement, le PIB français devrait reculer de 8 % en 2020.
  • Face à la crise, l’État dépense des milliards d’euros pour soutenir l’économie.
  • La dette, elle, devrait atteindre 115 % du PIB en 2020.

Avec près de 15.000 décès recensés en France depuis le début de l’épidémie, le coronavirus est bien évidemment un drame sanitaire éprouvant, aussi bien pour les structures de santé que pour les nombreuses familles endeuillées. Même si elle peut paraître secondaire dans ce contexte, la question des conséquences économiques de la pandémie se pose aussi, et le gouvernement ne l’ignore pas.

Ce mardi, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, a ainsi revu largement à la baisse la prévision de croissance pour 2020 : le PIB devrait ainsi reculer de 8 % sur une année. Il y a un mois, la prévision n’était que de -1 %… Si les chiffres actualisés du gouvernement se confirment, cette année sera la pire en termes de croissance depuis 1945, dépassant largement la récession de 2009 par son ampleur.

Variation annuelle du PIB
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Évidemment, cette disparition de la croissance entraîne un assèchement des recettes de l’Etat (moins d’impôts perçus) et une explosion des dépenses, notamment pour éviter au maximum que des personnes se retrouvent sans emploi (dispositif de chômage partiel, voir plus bas), ou que des entreprises se retrouvent en faillite (report de charges, indemnisation forfaitaire).

La conséquence est simple : le déficit va se creuser (- 9 % prévus cette année), et la dette devrait atteindre un nouveau record depuis 1944, en atteignant 115 % du PIB.

Une dette qui explose
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Parmi les mesures coûteuses prises en charge par l’État, figure donc le dispositif de chômage partiel. Très peu employé lors de la crise économique de 2008, il a cette fois été massivement utilisé. Son côté protecteur a été renforcé : l’État prend désormais en charge 100 % du coût du chômage déclaré par les entreprises (qui versent 84 % du salaire net à leurs employés), dans la limite de 4,5 Smic.

Évidemment, au vu de l’évolution du nombre de chômeurs partiels, la facture s’est largement alourdie depuis un mois.

Chômage partiel
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Ces dispositifs serviront-ils à éviter les défaillances d’entreprise ? Selon une étude de Coface, expert en assurance-crédit, publiée début avril, la pandémie de coronavirus pourrait conduire à une hausse des défaillances de 15 % en 2020, avec 58.000 entreprises concernées.

Un total qui resterait néanmoins en dessous du « record » de 2009, où 63.000 défaillances d’entreprises avaient été recensées. Mais il ne s’agit pour l’heure que d’estimations, qui devront être revues à la hausse si la crise se prolonge.

Nombre défaillances entreprises
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