C’est l’un des plus gros employeurs industriels français avec ses 3.300 salariés directs et ses 5.000 collaborateurs en sous-traitance. A Saint-Nazaire, les Chantiers de l'Atlantique, spécialisés dans la construction de paquebots, ont évidemment décidé d’adapter l’activité à la crise sanitaire du coronavirus.

Des mesures de prévention restrictives ont été mises en place concernant la restauration, les navettes ou l’accueil des visiteurs, explique la direction. Les horaires ont été modifiés de façon à limiter les effectifs présents sur un plateau ou en atelier. Le télétravail est également « organisé autant que possible pour les postes compatibles ». « On agit pour limiter la propagation tout en permettant à l’entreprise de maintenir son activité », résume la direction.

Le syndicat CGT ne fait pas la même lecture de la situation. Pour lui, ces mesures sont insuffisantes et de nature à favoriser la diffusion du virus. Il réclame l’arrêt pur et simple de la production.

« Le retard pris est inacceptable »

« Est-ce vraiment "essentiel à la vie du pays" de continuer à se rassembler à 5.000 personnes sur le site, pour produire des paquebots qui n’ont socialement aucun caractère urgent ? Notre santé, celle de nos familles, de nos proches, est mis en jeu pour que continuent à rentrer les profits ! » s’indigne la CGT. Elle considère que, quoiqu’il arrive, « le retard pris par la direction sur la dangerosité de la situation est inacceptable ».

« Compte tenu de notre important plan de charge, comment ferions-nous pour payer les salariés si nous arrêtions la production ? Nous avons des commandes et des engagements à honorer », répond la direction qui se déclare « attentive aux directives du gouvernement et à leur évolution ».

Le carnet de commandes des Chantiers de l’Atlantique est rempli pour environ dix ans.