Avec Nao, Coreff lance sa marque de « bière bretonne brassée en Loire-Atlantique »
CONSOMMATION•La brasserie artisanale Nao, située à Vigneux-de-Bretagne en Loire-Atlantique, se présente comme « la petite soeur » du brasseur breton CoreffJulie Urbach
L'essentiel
- Une nouvelle brasserie artisanale a vu le jour dans un vaste entrepôt de Vigneux-de-Bretagne, en Loire-Atlantique.
- Une microbrasserie un peu différente des autres puisque son directeur est aussi le patron de la grosse marque bretonne Coreff.
Il a fallu un an de tests, réglages, et détails administratifs avant d’être désormais « prêts », disent-ils. Dans un vaste entrepôt de Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique), les gérants de la nouvelle brasserie artisanale Nao mettent les bouchées doubles après que quelque 5.000 hectolitres de bière sont déjà sortis de leurs gigantesques cuves. « Nous distribuons dans des bars, restaurants, festivals, sur toute la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Vendée, un peu dans le Morbihan, expliquent Ludovic Martel et Yves Goff, les responsables. Jusqu’ici, on ne faisait que du fût, mais nous préparons le lancement des bouteilles pour le printemps. »
Des bouteilles, il est pourtant déjà possible d’en acheter dans leur brew pub, ce bar d’usine, à l’ambiance chaleureuse. Mais celles-ci sont étiquetées Coreff, entreprise créée en 1985 et devenue depuis une brasserie incontournable en Bretagne. Son patron, Matthieu Breton, ne cache pas sa fonction de directeur général et actionnaire de Nao, sans non plus la crier sur tous les toits. « Il s’agit bien de deux entités différentes, c’est comme une petite sœur…, dit-on à Vigneux-de-Bretagne. Ce lien nous offre la possibilité de mutualiser les équipements et les investissements. » Mais aussi de permettre à la marque mère d’élargir son terrain de jeu, sans bousculer l’identité de la traditionnelle Coreff.
« On ne revendique rien avec Nao »
« Avec Nao, on a lancé des bières naturelles aux inspirations variées, belge comme américaine, explique Ludovic Martel. Nous avons une carte à l’année mais nous créons des recettes éphémères, en fonction de la demande des consommateurs et des tendances du marché, qui connaît un gros boom. » Et ce bien au-delà de la Bretagne, même si les créateurs de Nao (comme Naoned ou neuf en breton) ne veulent pas oublier leurs racines. « On a nos opinions personnelles et une sensibilité bretonnante, c’est vrai. Même si on l’appelle bière bretonne de Loire-Atlantique, on ne revendique rien avec Nao », jure Ludovic Martel, alors que la marque Coreff l’assume plus ouvertement.
Si Nao se présente comme une « jeune équipe d’audacieux brasseurs », composée d’une dizaine de personnes, tout va en fait très vite grâce à « la connaissance du process, du milieu et un portefeuille clients déjà bien fourni ». A tel point que la société estime être l’un des plus gros acteurs de Loire-Atlantique en termes de capacité de production, et annonce de nouvelles embauches pour 2020.
De quoi inquiéter les historiques de la brasserie du Bouffay ? « Forcément, il y aura des tensions, mais pour le moment nous entretenons de bons rapports, répond Thomas Lesoin, le gérant. Même si ce n’est pas une microbrasserie comme les autres, je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Se taper les uns sur les autres serait contreproductif, dans un marché des bières artisanales qui ne représente que 5 % de la consommation. »