Surendettement : Le nombre de procédures en net repli en 2019 selon la Banque de France
PORTE-MONNAIE•Les personnes touchées par ces difficultés sont en majorité les personnes isolées et les femmes20 Minutes avec AFP
Moins 12 % en 2019 : le nombre de dossiers soumis aux commissions de surendettement en France a enregistré un net recul en 2019, selon une nouvelle étude publiée ce jeudi par la Banque de France. Un phénomène qui frappe majoritairement les femmes et les foyers très modestes.
Depuis 2014, le taux a chuté de 38 %. Au total, « 143.080 situations ont été soumises aux secrétariats des commissions de surendettement de France métropolitaine, dont un peu plus de 94 % ont été considérées recevables », fait savoir la Banque de France dans son rapport annuel sur le sujet.
Les femmes surexposées
Ce chiffre global intègre 81.000 nouvelles situations de surendettement. Ce nombre de « primodépôts », en baisse de 8 % sur un an, est largement inférieur à leur niveau de 1990, date à laquelle a « réellement débuté » en France la lutte contre ce phénomène, ajoute la Banque de France. Les primodépôts « fournissent la véritable tendance en matière d’évolution du surendettement », estime l’institution monétaire.
Parmi les faits saillants de cette étude, les personnes surendettées sont souvent isolées et dans des situations sociales et financières difficiles. Les femmes restent notamment très exposées au surendettement : « percevant des revenus généralement inférieurs à ceux des hommes, et quatre fois plus souvent chef de famille monoparentale, les femmes représentent 55 % des débiteurs et codébiteurs » dans les tranches d’âge les plus concernées, détaille l’étude.
Six milliards d’euros de dette
Ceci est renforcé par le fait que « nombre de ces familles monoparentales surendettées sont vraisemblablement d’apparition récente, puisque la séparation d’un couple estl’un des facteurs qui accentue la survenance du surendettement », est-il ajouté. Un peu plus de la moitié (56 %) des personnes surendettées vivent dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, lesquels représentent au total 14 % des résidents français. Au total, la dette globale des ménages surendettés atteignait fin 2019 un peu plus de six milliards d’euros, composés au trois-quarts de dettes financières (crédit à la consommation ou crédit immobilier, par exemple).
Avec les évolutions de la législation ces dernières années, comme la loi « Lagarde » de 2010, qui a fortement encadré le crédit à la consommation, « la part des dettes à la consommation a diminué de plus de 25 points de pourcentage, passant de trois quarts à la moitié du total, tandis que celle de l’endettement immobilier a plus que doublé, passant de 22 % à 48 % de l’encours ».