TRANSPORTSUn plan d'économies à la SNCF pour combler les pertes dues à la grève

SNCF: Un plan d'économies en vue pour combler les pertes dues à la grève

TRANSPORTSSelon son PDG, l'entreprise approcherait du milliard d'euros de pertes
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La SNCF envisage un plan d’économies et des cessions pour remettre ses finances à flot et combler une partie des pertes dues à la grève contre la réforme des retraites, qui devraient finalement approcher le milliard d’euros, a indiqué jeudi son PDG Jean-Pierre Farandou. S’il est encore trop tôt pour quantifier les mesures envisagées, le patron de la SNCF a assuré qu’il n’était pas question de supprimer des emplois « sur le terrain ». « S’il n’y avait pas eu la grève, on aurait fait une très bonne année 2019 », a relevé Jean-Pierre Farandou devant des journalistes.

Mais le mouvement se prolonge et, « au grand total, on ne sera pas très loin du milliard » d’euros de pertes, a-t-il estimé, rappelant qu'« on est déjà à 850 » millions. « Ça va faire mal (…), ça va nous abîmer », a-t-il déploré. Sur cette somme, la grève commencée le 5 décembre se traduit par 600 millions d’euros de manque à gagner au titre de 2019, qui, « pour faire simple », doivent correspondre à une perte nette du même montant. « Les 600 (millions d’euros) de l’année dernière, ils sont perdus », a jugé Jean-Pierre Farandou, se disant cependant incapable de calculer s’ils se traduiraient par une perte nette sur l’ensemble de l’exercice.

En revanche, « on essaiera de rattraper » une partie des quelque 300 à 350 millions de pertes que devrait causer la grève cette année, a-t-il avancé. Jean-Pierre Farandou a dit avoir promis au conseil d’administration de la SNCF « d’arriver fin février avec une évaluation plus fine des éléments et avec un plan qui traite de la situation ». « Il y aura un plan d’économies (…) qui essaiera de redresser ce qui peut l’être », a-t-il dit, sans précision sur son ampleur. « On pourra en parler, sachant que le budget était déjà serré. ». « Mais je ne toucherai pas à l’emploi sur le terrain », a-t-il promis. « Il n’y aura pas d’impact sur l’emploi de production (non administratif) de ce plan pour faire face à la situation nouvelle créée par la grève et son impact économique. »

« Equilibre économique »

« Sans même connaître son impact réel alors que la SNCF s’apprêtait à annoncer des chiffres records, on prend prétexte du coût de la seule grève pour justifier un plan d’économies déjà annoncé » par Jean-Pierre Farandou en octobre, a immédiatement réagi Erik Meyer, le secrétaire fédéral de SUD-Rail.

La SNCF s’est engagée à atteindre un « équilibre économique » – c’est-à-dire qu’elle doit assurer le fonctionnement du système ferroviaire sans endettement supplémentaire – avant 2022, en contrepartie de la reprise d’une bonne partie de la dette de SNCF Réseau par l’Etat. Comme Bercy ne semble pas prêt à assouplir le calendrier pour cause de grève, il faut trouver des ressources supplémentaires, a exposé Jean-Pierre Farandou. Le patron de la SNCF envisage également des cessions, ce qui permettrait par la même occasion de développer des activités, a-t-il relevé.

« Petits prix »

Il se donne « trois-quatre mois » pour identifier les activités qui seront concernées, sachant que la question est liée au « contrat de performance » qui doit lier SNCF à l’Etat pour dix ans. « On va faire le “business plan” de Réseau (…) et comme les activités transports (de la SNCF) alimentent en partie les activités de Réseau, c’est un tout. Il faut que la stratégie du groupe soit calée », et donc son périmètre, a expliqué Jean-Pierre Farandou. « Tout cela marche ensemble ! »

Côté commercial, il compte aussi « amplifier la reprise du trafic » avec « des petits prix ». Concernant le conflit sur les retraites, « il n’y a plus rien à lâcher », a jugé le patron de la SNCF, citant l’Unsa ferroviaire qui a, selon lui, jugé les conditions proposées aux cheminots « globalement au moins équivalentes » à l’ancien système. « Les mécanismes de transition (vers le régime universel) sont figés » et la SNCF doit « accompagner la réforme par des mécanismes internes », a-t-il noté. Quoi qu’il en soit, les syndicats n’ont plus grand-chose à espérer de négociations au sein de l’entreprise, a prévenu le dirigeant : « Il n’y a plus d’argent ! » « Quand vous perdez un milliard, je ne sais pas comment vous financez des mesures sociales, C’est juste impossible », a-t-il lancé.