Autorisation, implantation, matériau… Comment clôturer sa propriété dans les règles de l’art ?
LOGEMENT•Pour s’octroyer de l’intimité et sécuriser les abords de son logement, tout propriétaire peut fermer son terrain à l’aide de clôtures. Mais pas n’importe commentJulie Polizzi pour 20 Minutes
Que ce soit en ville ou à la campagne, laisser son terrain ouvert est un luxe que beaucoup de propriétaires s’interdisent.
Outre les risques de cambriolages et de bisbilles avec les voisins, il suffit d’un ballon parti trop loin ou d’un chien un peu trop curieux pour qu’un accident survienne. Dès lors, clore son jardin est quasi indispensable.
Des piquets dans les clous
En matière de propriété privée, c’est l’article 647 du Code civil, inchangé depuis 1804, qui a octroyé à tout citoyen le droit de clôturer son terrain. En zone urbaine, cette liberté peut d’ailleurs devenir une obligation dite de « clôture forcée » puisque votre voisinage peut obtenir d’un juge qu’il vous impose de fermer votre parcelle, notamment pour contenir un chien.
Tout n’est pas permis pour autant. Il est d’abord défendu de fermer un terrain nu. Une habitation doit donc forcément être déjà présente ou appelée à être bâtie dans un délai déterminé. De même, sauf accord de votre voisin pour un mur mitoyen, cette clôture doit être édifiée sur votre seule propriété et respecter une certaine distance vis-à-vis de celles des propriétés adjacentes. La loi prévoit en outre qu’à défaut de réglementation locale, cette séparation doit atteindre au moins 2,60 mètres de hauteur dans les communes de moins de 50.000 habitants et 3,20 mètres dans les plus grosses villes.
Des renseignements en mairie
Bien qu’aucune autorisation d’urbanisme ne soit en général nécessaire, une déclaration préalable de travaux est exigée dans les zones protégées (monument historique, site ou monument naturel classé, etc.), mais aussi dans certaines communes dont le conseil municipal a décidé de soumettre les clôtures à cette procédure.
Avant d’entreprendre des travaux, il est impératif de se renseigner auprès de la mairie. C’est d’autant plus important que le plan local d’urbanisme peut imposer l’utilisation de tels ou tels matériaux pour votre clôture et en proscrire d’autres, tout comme le règlement de lotissement.
Quand sécurité rime avec cachet
Sous réserve de toutes ces dispositions, différentes techniques permettent de ceindre une parcelle. À bas coût mais peu esthétique, le grillage en rouleau sur fils tendus ou en panneaux rigides est un grand classique. Afin de gagner en intimité et en charme, il est d’ailleurs assez simple de le dissimuler derrière des canisses ou autres brise vue, ou bien de planter une haie dense.
Solides et plutôt faciles à fondre dans un paysage arboré, les gabions peuvent également séduire les propriétaires. Ces grosses cages remplies de cailloux ou de pierres ont l’avantage d’avoir un aspect assez contemporain, tout en offrant un refuge pour la petite faune. Un sol plan est en revanche indispensable. Alternative avantageuse, les panneaux de bois ont du cachet et se déclinent en une multitude de formes, de couleurs et d’essences. Roi en la matière, le châtaignier est le plus robuste mais aussi le plus onéreux. Côté entretien, un coup de peinture ou de lasure tous les deux à cinq ans suffit. Quant au bon vieux mur, en parpaings ou en pierres, il reste évidemment le matériau à la durée de vie la plus longue, mais représente un coût très élevé.
Les végétaux à la rescousse
Qu’importe votre choix, l’utilisation de végétaux en complément de votre clôture pourra transformer l’ensemble en élément décoratif de votre jardin. À cette fin, évitez les traditionnelles barrières végétales constituées de thuyas, chamaecyparis ou cupressus, qui nécessitent un entretien énorme et deviennent vite une corvée dans le temps. À l’inverse, les haies mélangées seront du plus bel effet grâce à un panache de couleurs et de formes.