VIDEO. Réforme des retraites : Le calendrier chargé du mois de janvier
AGENDA•Plusieurs temps forts sont prévus dans les prochaines semaines
Nicolas Raffin
L'essentiel
- La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit en ce début d’année 2020.
- Le gouvernement prévoit de présenter son projet de loi le 22 janvier.
- Entre-temps, de nouvelles discussions sont prévues avec les partenaires sociaux.
Pas de répit pour la réforme des retraites. Quatre semaines jour pour jour après les premières manifestations du 5 décembre, les grèves pour demander le retrait du projet continuent : à la SNCF, le record « historique » de 1986-1987 (28 jours) vient même d’être battu ce jeudi.
Face à la mobilisation, le gouvernement, en phase avec les vœux d’Emmanuel Macron le 31 décembre, continue d’affirmer qu’il ira jusqu’au bout. Cette épreuve de force va connaître de nouveaux temps forts dans les prochaines semaines. 20 Minutes vous a préparé un petit planning pour vous repérer.
Mardi 7 janvier : Nouveau round de discussions entre partenaires sociaux et gouvernement
Après deux rendez-vous en décembre à Matignon – où chacun avait campé sur ses positions –, les organisations patronales et syndicales vont cette fois-ci rencontrer plusieurs membres du gouvernement. Et il y aura du monde autour de la table, avec les ministres du Travail et de la Santé, Muriel Pénicaud et Agnès Buzyn, ainsi que deux secrétaires d’État, Laurent Pietraszewski (chargé des retraites) et Olivier Dussopt (ministère de l’Action et des Comptes Publics). Ensemble, ils aborderont deux sujets importants de la réforme : la prise en compte de la pénibilité et le « maintien dans l’emploi des seniors ».
Aujourd’hui, environ 860.000 personnes bénéficient d’un « compte pénibilité » (C2P), auxquels viendront s’ajouter 300.000 fonctionnaires une fois la fusion des régimes de retraites réalisée. Ce compte permet à ceux qui ont des métiers pénibles de cumuler des points permettant de partir plus tôt à la retraite. Pour les syndicats, la réforme devait être l’occasion de rediscuter des critères de pénibilité et de réintégrer quatre critères (sur dix) qui avaient été écartés en 2017 : le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les agents chimiques dangereux. Le gouvernement a pour l’instant fermé la porte à cette option, faisant seulement des concessions sur le travail de nuit.
L’autre sujet, le maintien dans l’emploi des seniors, est également essentiel. La réforme doit en effet conduire à un allongement de la durée du travail, avec l’instauration d’un âge-pivot à 64 ans. Cela suppose de maintenir dans l’emploi les plus de 60 ans. Or la France est en retard dans ce domaine : « Le taux d’emploi des 60-64 ans reste (…) très en dessous de la moyenne européenne, à un peu moins de 30 % en 2017 (contre plus de 42 % dans l’UE) » soulignait un rapport de France Stratégie en 2018. Le même document rappelait que les seniors étaient également victimes de discriminations à l’embauche.
Jeudi 9 janvier : Journée de manifestations interprofessionnelle
Après trois journées de manifestations interprofessionnelles fin 2019 (les 5, 12 et 17 décembre), l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) remet le couvert la semaine prochaine. « Le mouvement ne s’essouffle pas tant que ça et je crois que le 9 janvier sera une journée forte de mobilisations » a même souligné ce jeudi sur Europe 1 Pierre Ferracci, président du groupe Alpha et proche d’Emmanuel Macron.
En plus de cette journée interprofessionnelle, d’autres mobilisations sectorielles sont prévues à la même période. La fédération CGT de la Chimie appelle par exemple à un blocage de toutes les installations pétrolières – raffineries, terminaux pétroliers, dépôts – pendant 96 heures, du 7 au 10 janvier. Le collectif SOS Retraites, qui regroupe plusieurs professions libérales (médecins, avocats, kinés, etc), appelle quant à lui à une mobilisation dès ce vendredi, le 3 janvier.
Samedi 11 janvier : Nouvelle journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-CFE-CGC
L’intersyndicale opposée à la réforme des retraites (CGT, FO, FSU, CFE-CGC, Solidaires, Unef et UNL) a appelé ce vendredi à manifester le samedi 11 janvier dans tout le pays, soit deux jours après la journée de mobilisation du 9.
Dénonçant « un gouvernement qui joue l’enlisement », ces organisations, qui réclament le retrait du projet de régime universel, appellent ainsi à « amplifier la mobilisation et la grève ». Depuis le début de la mobilisation, entamée le 5 décembre, c’est la première fois que l’intersyndicale appelle à manifester un samedi, même si des manifestations se tiennent déjà les samedis, à l’appel des unions départementales ou régionales. Par exemple, samedi à Paris, un cortège partira de la gare de Lyon.
Mercredi 22 janvier : Présentation du projet de loi
La réforme des retraites prendra une tournure encore plus concrète avec sa présentation en Conseil des ministres. On connaîtra alors les arbitrages de l’exécutif sur les points clés (âge pivot, pénibilité, durée de transition des régimes spéciaux). Le texte sera ensuite débattu à l’Assemblée nationale et au Sénat. Au vu de l’opposition qu’il suscite, une adoption rapide, avant les élections municipales (le 15 mars), paraît peu probable, même si le patron du groupe LREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, espère au moins un vote en première lecture avant la mi-mars.