Internet : L’accès se poursuit en France, mais des efforts restent à fournir
ARGENT•Une minorité de la population n’a toujours pas accès à Internet. Pour y remédier, l’État a lancé un plan national subventionnant l’installation des équipements nécessairesJulie Polizzi pour 20 Minutes
«L’accès au numérique n’est pas un luxe, mais un droit partout sur le territoire », selon Julien Denormandie, le ministre de la Cohésion des territoires. Entre théorie et pratique, il y a toutefois plusieurs millions de citoyens résidant dans des communes reculées qui n’ont toujours pas accès à une connexion internet fluide.
Une ambition nationale
Pour y remédier, l’État a lancé dès 2013 un Plan France très haut débit, afin de permettre à tout le pays de profiter d’une connexion d’au moins 30 mégabits par seconde d’ici à 2022. Comme étape intermédiaire, le gouvernement a par ailleurs ajouté, en 2017, un nouvel objectif visant à garantir un accès au « bon débit pour tous » (soit au moins 8 Mb/s) en 2020.
Dans ce cadre, les collectivités territoriales et les opérateurs privés se sont engagés à accélérer le déploiement des réseaux filaires tels que la fibre optique, le réseau téléphonique et câblé. D’après les estimations des pouvoirs publics, ces équipements devraient donner un accès au Web à près de 94 % des ménages courant 2020. Mais que faire pour les 6 % de foyers restants dont les communes ne peuvent pas être raccordées par ce biais ? Dans ce cas, il faut opter pour des technologies hertziennes, autrement dit sans fil.
Des technologies adaptées
Plusieurs solutions sont possibles. La boucle locale radio (BLR) permet d’accéder à Internet par un réseau d’antennes utilisant le wifi, le Wimax ou le THD radio. Autre option : la connexion par satellite grâce aux engins qui couvrent le territoire national depuis l’espace. Des modèles de nouvelle génération doivent d’ailleurs être lancés pour renforcer cette couverture. Enfin, le réseau 4G proposé par les opérateurs de téléphonie se couple, dans certaines zones, d’une solution fixe fonctionnant grâce au réseau d’antennes mobiles.
Le problème, c’est que ces technologies sans fil imposent d’installer un équipement spécifique tel qu’une box dédiée ou une antenne extérieure afin de capter le signal. Or, les offres en la matière sont plus onéreuses que leurs homologues passant par des câbles, avec un prix d’appel tournant autour d’une trentaine d’euros par mois rien que pour Internet.
150 euros pour alléger la facture
Pour aider les ménages à s’acquitter de la facture, l’État a lancé en 2018 son dispositif « Cohésion numérique des territoires ». Les particuliers éligibles – ceux qui font partie des fameux 6 % exclus du réseau web filaire – peuvent obtenir une aide financière pouvant aller jusqu’à 150 euros, afin de couvrir les frais d’installation (et non d’abonnement) de l’une des technologies sans fil mentionnées.
Mais encore faut-il s’adresser à une société partenaire. À ce jour, plus d’une dizaine de fournisseurs d’accès à Internet commercialisent une offre labellisée. Outre des opérateurs spécialisés dans la couverture des zones blanches, comme Alsatis, Nordnet, Ozone, Xilan, Weaccess ou encore Europasat, les grands groupes – Bouygues Telecom, Orange et SFR – ont intégré le dispositif durant l’été et proposent désormais des offres de 4G fixe incluant l’aide financière étatique.