EXCLUSIFQuelle note les Français donnent-ils à leur logement ?

Surface, bruit, isolation… Quelle note les Français donnent-ils à leur logement ?

EXCLUSIFLe baromètre 2019 de l’association Qualitel laisse entrevoir de nombreuses disparités
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • En partenariat avec Ipsos, l’association Qualitel a demandé aux Français de noter leurs logements selon différents critères (isolation, luminosité, vue…), dans un baromètre que 20 Minutes dévoile en exclusivité.
  • Les personnes vivant dans des communes de moins de 2.000 habitants sont les plus satisfaites.
  • La surface du logement, mais également l’environnement sonore, sont particulièrement importants aux yeux des Français.

Home sweet home, vraiment ? Pour la troisième année consécutive, l’association Qualitel, en partenariat avec Ipsos, a demandé aux Français de noter leurs logements selon toute une batterie de critères (cf encadré). Leur baromètre 2019*, que nous publions ce mardi en exclusivité, révèle des résultats contrastés. La note moyenne donnée aux logements est de 6,8/10. « C’est une note tout à fait stable depuis trois ans » remarque Antoine Desbarrières, directeur de Qualitel, mais qui cache des écarts suivant le type d’habitation ou encore le lieu de vie.

En effet, les Français habitant dans des communes rurales (moins de 2.000 habitants) sont les plus satisfaits de leur logement : ils lui accordent une note de 7/10. A l’inverse, ceux qui résident dans une métropole (plus de 100.000 habitants) donnent une note de 6,7/10 à leur maison ou leur appartement. La note baisse encore dans l’agglomération parisienne (6,4/10), puis touche le fond dans Paris intra-muros (6,2/10).

La frustration de la surface

Plusieurs facteurs expliquent ces différences. La surface du logement entre évidemment en ligne de compte. Pour les communes rurales et les villes moyennes, la taille « idéale » souhaitée par les Français est proche de la surface réelle de leur bien. Par exemple, dans les communes rurales, la taille « idéale » est de 135 mètres carrés, quasiment égale à la taille réelle des habitations des sondés (134 mètres carrés en moyenne).

A l’autre bout du spectre, les habitants des grandes métropoles doivent se contenter d’un logement beaucoup plus réduit, ce qui peut engendrer de la frustration. Ainsi, les Parisiens interrogés aimeraient disposer d’une surface de 91 mètres carrés, alors que leurs logements ont une taille moyenne de 61 mètres carrés.

Dans ma bulle

Un autre facteur important à prendre en compte, c’est le confort sonore. Seulement 11 % des habitants des communes rurales entendent des bruits du voisinage « de jour comme de nuit ». En région parisienne, ils sont trois fois plus nombreux (33 %) à subir des nuisances sonores, ce qui contribue à dégrader la note globale. Cette différence n’est pas surprenante lorsque l’on regarde le taux de satisfaction de l’isolation acoustique du logement : 82 % des habitants des communes rurales sont satisfaits, contre seulement 57 % des résidents de l’agglomération parisienne.

Ce ressenti s’explique par un facteur historique : les logements anciens (construits avant 1980) sont généralement moins bien isolés que les logements récents. Or, une métropole comme Paris compte 72 % de logements construits avant 1980, d’après le baromètre Qualitel. Améliorer la qualité de son habitation peut donc passer par de lourds travaux, dont le coût peut être perçu comme rédhibitoire.

Envie d’ailleurs

Le dernier facteur qui joue sur la note, c’est le statut de l’occupant. Les propriétaires donnent une note moyenne de 7,2/10 à leur logement, alors que les locataires sont beaucoup moins satisfaits (6/10). « Quand vous êtes propriétaire, vous devez quelque part vous convaincre que vous avez fait un bon achat, que votre investissement vaut le coup, et cela peut vous pousser à monter votre note, explique Antoine Desbarrières. Ce qui joue aussi, c’est que le propriétaire peut évidemment engager des travaux d’amélioration de son logement. Et la rénovation a un impact significatif sur la note ».

Cette différence entre habitants des villes et habitants des campagnes se ressent enfin sur les envies d’ailleurs. Si 81 % des habitants des communes rurales ne changeraient pas de cadre de vie même s’ils avaient le choix, 88 % des habitants des métropoles souhaiteraient quant à eux habiter dans une ville moyenne (moins de 100.000 habitants) ou une commune rurale. Des chiffres qui ne se traduisent pas pour l’instant, dans la réalité, par un exode massif des villes. « Il y a ce à quoi on aspire et ce qu’on est capable de faire, tempère Antoine Desbarrières. Une majorité d’emplois se situent aujourd’hui dans les métropoles et les grandes villes, et c’est quelque chose qui peut empêcher la mobilité ».

*L’enquête a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 6 mai au 17 mai 2019 auprès de :
• 2.000 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans ou plus à
l’échelle nationale ;
• 2.850 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans ou plus dans les 11 plus grandes métropoles (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Lille, Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Montpellier, Rennes). Soit 4.850 personnes interrogées au total.

Selon Qualitel, « le Qualiscore est un indice composite conçu par les équipes scientifiques d’Ipsos. Il permet de noter la qualité perçue du logement sur la base de dix-sept critères (isolation, confort thermique, qualité de la vue, luminosité, etc). » Les internautes intéressés peuvent d’ailleurs évaluer leur logement sur le site jevaluemonlogement.org et se comparer aux résultats du baromètre.