Montpellier : Posséder une maison « va devenir un luxe »
IMMOBILIER•Les notaires ont présenté les chiffres de volumes de ventes et de prix médians dans l’Hérault. Devant la raréfaction des produits, le prix des terrains à bâtir exploseJérôme Diesnis
L'essentiel
- Selon les données issues de la base de données Perval alimentée par les notaires, les prix dans l’ancien (appartements et maisons) est toujours à la hausse dans l’Hérault.
- Palavas-les-Flots est la ville de l’Hérault où le prix au mètre carré des appartements anciens est le plus élevé.
- Le volume des appartements neufs à la vente est en chute libre, lié à la mise en place des plans locaux d’urbanisation intercommunaux, notamment à Montpellier, qui ne seront pas bouclés avant 2022 au mieux.
- Devant la raréfaction de l’offre, le prix des terrains à bâtir est en forte croissance dans le département, et notamment dans la périphérie de Montpellier.
Dans l’Hérault et plus particulièrement à Montpellier, le marché de l’immobilier se porte bien. Mais si les prix sont généralement à la hausse, le volume des ventes, dans le neuf notamment, est en forte baisse.
Les notaires présentaient le bilan de l’activité immobilière du 1er avril 2018 au 31 mars 2019 pour le volume de ventes et du 1er mars 2019 au 31 mai 2019 pour l’évolution des prix. Des chiffres issus de la base de données Perval, nourrie des transactions immobilières effectivement réalisées (20 millions à l’échelle nationale). « Ils présentent donc le reflet réel du marché », souligne Arnaud Rasigade, le président du conseil régional des notaires.
Dans l’ancien, Nîmes est beaucoup moins cher que Montpellier
Si le volume des ventes est en forte progression (+6.4 %), le prix médian du mètre carré des appartements dans l’ancien est en très légère baisse à 2.590 euros dans l’Hérault (-0.4 %). Contre une moyenne nationale (hors Ile de France) à 2.300 euros. Avec une pointe à 4.090 euros à Palavas-les-Flots (+5,2 %), la ville la plus chère de l’étude présentée par les notaires dans le département. Ce sont globalement les villes du littoral où le prix des appartements anciens est le plus important. L’adjectif « d’ancien », dans l’immobilier, qualifie une deuxième vente (ou plus).
A Montpellier, il s’élève à 2.610 euros (+1,4 %), à Sète à 2.240 euros (+2,4 %). Si les prix à Béziers restent très inférieurs aux autres villes du département (hors Hauts cantons), le prix moyen y a bondi de 10,9 % en quelques mois (1.130 euros). « C’est l’effet des gros travaux d’embellissements qui ont été effectués dans le centre-ville », note Isabelle Perrein, déléguée régionale à la communication., Les différences dans le Languedoc d’une ville à l’autre sont d’ailleurs spectaculaires. A Nîmes, le prix au mètre carré (1.650 euros, +3 %) augmente, mais il est près de mille euros moins cher qu’à Montpellier. « Compte tenu de la proximité et de la bonne desserte de la préfecture du Gard, cela peut pousser les acheteurs du bassin d’emploi de Montpellier à s’interroger sur l’opportunité d’y posséder un bien plutôt que d’acheter Montpellier », souligne Arnaud Rasigade. Tout en bas de l’échelle des prix, le mètre carré dans l’ancien à Carcassonne s’élève à 850 euros (-2.4 %).
Une maison 40 % plus cher dans l’Hérault que dans le reste de la province
Dans l’ancien toujours, le prix médian d’une maison s’élève dans l’Hérault à 216.800 euros (+2.3 %). C’est 40 % plus cher que dans le reste de la province (161.800 euros). Mais les disparités sont énormes entre une maison ancienne dans la périphérie montpelliéraine qui se négocie à 296.500 euros en moyenne (+2,3 %) et dans les hauts cantons (157.000 euros, -2.5 %). Si le volume des ventes des maisons anciennes est en hausse dans le département (+2.9 %), ce n’est en revanche pas le cas des terrains à bâtir mis à la vente (-1.8 %). « La pression démographique autour de Montpellier et les besoins importants poussent les promoteurs à construire à la verticale. Posséder une maison individuelle devient un luxe », reprend Isabelle Perrein. Le prix médian des terrains à bâtir s’envolent de 9 % dans l’Hérault (109.000 euros) et jusqu’à 10,4 % dans la périphérie montpelliéraine (139.900 euros) où il est plus de deux fois plus cher que dans le reste de la province (58.500 euros). En revanche, il est en revanche en baisse dans le pays biterrois (-6,1 %) à 67.600 euros.
La baisse du volume des ventes est plus marquée encore dans les appartements neufs où la baisse des biens mis en vente a chuté de 16.4 % sur la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2019. « Nous sommes dans une période de transition qui va durer au mieux jusqu’en 2022 ou 2023 pour les prévisions pessimistes. Les communes, notamment Montpellier, sont en train d’élaborer leur plan local d’urbanisation intercommunal (PLUI), souligne Isabelle Perrein. Ce même document va concerner toutes les communes d’une même intercommunalité. Il est très long à élaborer. En attendant son élaboration, les communes ont ralenti la production de terrains à bâtir destinés aux professionnels. Le ralentissement va continuer jusqu’à la sortie des plans locaux d’urbanisation ».
A Béziers, le neuf est 175 % plus cher que l’ancien
Le prix au mètre carré des appartements neufs grimpe à 4.400 euros à Montpellier (+0.3 %), à 4.020 euros en périphérie montpelliéraine (+2.5 %) et 3.110 euros à Béziers (-0.9 %)… où il reste malgré tout 175 % plus cher que l’ancien (contre 60 % plus cher en périphérie montpelliéraine par exemple).