Pôle emploi: Un millier de conseillers en plus contre les difficultés de recrutement
TRAVAIL•Un accompagnement personnalisé sera fait pour les entreprises dont les offres chez l’opérateur n’auront pas été pourvues au bout de 30 jours20 Minutes avec AFP
La lutte contre les difficultés de recrutement sera au cœur de la mission de Pôle emploi 2020-2022 avec un millier de postes créés pour accompagner les entreprises, selon le projet de convention pour la période. Cette convention « tripartite » entre l’Etat, l’Unedic et Pôle emploi, qui fixe les missions et les moyens de l’opérateur public jusqu’en 2022, doit être finalisée lors d’une réunion ce vendredi entre les parties au ministère du Travail.
Aider la demande à mieux rencontrer l’offre de travail
Selon le projet de texte transmis aux partenaires sociaux, cette nouvelle convention « s’inscrit dans un contexte caractérisé par des tensions accrues de recrutement pour les entreprises, en particulier pour les TPE-PME ». Pour répondre à ces difficultés, Pôle emploi « s’engage dès 2020 à recontacter toutes les entreprises dont le recrutement n’a pas abouti dans les 30 jours faute de candidat adéquat », un nouveau service annoncé par le gouvernement lors de la présentation de sa réforme de l’assurance chômage en juin. L’opérateur proposera alors « un service adapté » : travail sur les critères de l’offre, présélection de candidats, action de promotion du métier…
Cette mission sera exercée grâce à 1.000 créations de postes qui s’ajouteront aux quelque 4.000 conseillers actuels aux entreprises. Elle concernera des conseillers volontaires, pour une durée de trois ans, qui seront remplacés à leur poste par des CDD.
Un accompagnement plus important dès 2020
L’autre objectif stratégique fixé à Pôle emploi est d’être « plus réactif » aux besoins des chômeurs et de « développer leurs compétences » pour « faciliter l’accès à l’emploi durable ». Principale innovation, la mise en place de deux demi-journées d’accompagnement intensif « dans un délai moyen de trois semaines » après l’inscription. Actuellement il n’existe qu’un entretien de 45 minutes. Ce « pack de démarrage » doit permettre d’élaborer un diagnostic approfondi des besoins du demandeur. Expérimenté dans plusieurs agences, il sera « progressivement mis en œuvre en 2020 ». Ce renforcement de l’accompagnement des demandeurs d’emploi se fera grâce notamment aux gains de productivité.
Le texte confirme par ailleurs que l’Unedic financera davantage Pôle emploi en lui consacrant dorénavant 11 % de ses ressources au lieu de 10 %. Les syndicats s’y opposent, estimant que les cotisations doivent financer l’indemnisation du chômage et non Pôle emploi. Pour 2020, la contribution du régime d’assurance chômage s’élèvera ainsi à 4,144 milliards d’euros. Cette hausse permettra à l’Etat de diminuer sa subvention de 1,236 milliard en 2020 à 1,15 en 2021 et 1,064 milliard en 2022.