Agrandir sa maison avec une extension : Les cinq erreurs à éviter
LOGEMENT•Ceux qui veulent agrandir leur maison par le biais d’une extension doivent notamment se renseigner sur les contraintes légalesLaurent Ricard pour 20 Minutes
Que ce soit parce que la famille s’agrandit ou simplement pour des raisons de confort, on peut souhaiter avoir plus d’espace chez soi.
Plutôt que de déménager, on peut envisager des travaux d’agrandissement, notamment en construisant une extension. Si ce projet est tentant, il est impératif de prendre le temps de bien l’étudier et de se poser les bonnes questions pour éviter des erreurs communes. En voici cinq.
Ne pas étudier suffisamment le projet
L’impatience de commencer peut amener à se lancer dans les travaux sans même avoir pris le temps de bien définir ses besoins et envies. Mieux vaut commencer par les basiques : établir de quelle surface a-t-on besoin, de combien de pièces et pour quelle utilisation. Ensuite, choisir la solution qui semble la plus adaptée : une nouvelle pièce de plain-pied, une véranda ou encore une surélévation de toiture pour créer un nouvel étage.
Dans un second temps, pour la création d’une nouvelle surface au sol, qui nécessitera de creuser des fondations, il faut réaliser une étude de viabilité, afin de connaître la stabilité du sol et de savoir si celui-ci est apte ou non à recevoir un nouveau bâtiment. Cette étape est essentielle pour s’assurer que l’agrandissement sera solide et pérenne. Il faut aussi garder à l’esprit l’orientation et l’implantation de l’extension sur le terrain, pour accroître son confort et optimiser les apports en lumière, gages de chaleur naturelle et donc d’économies de chauffage.
Autre élément environnemental à prendre en considération : la proximité avec les voisins. Mieux vaut les informer du projet pour éviter toute situation conflictuelle et s’assurer que la distance entre la nouvelle construction et la leur soit suffisante. Enfin, il faut penser aux matériaux. Afin que la demeure soit confortable et bien isolée, il faut opter de préférence pour des matériaux performants, sains et écologiques. Toute extension supérieure à 150 m2 ou à 30 % de la surface existante sera soumise aux critères de la RT 2012, qui fixe une certaine exigence environnementale pour l’ouvrage.
Ne pas harmoniser l’extension avec l’existant
Afin d’être parfaitement réussie, l’extension doit s’accorder avec le reste de la maison. On peut trouver un équilibre avec le bâtiment existant par le choix des matériaux et le style architectural. Il ne faut pas voir l’extension comme le simple ajout d’une partie indépendante et sans lien avec la maison actuelle. Il est préférable de concevoir la nouvelle structure comme une continuité des pièces déjà existantes, et de l’aménager en fonction de celles-ci, tant pour des raisons de confort que d’esthétique.
Que ce soit pour la façade extérieure ou la décoration intérieure, ce projet exige une certaine cohérence. Il vaut mieux éviter, par exemple, d’associer une extension hypermoderne en bois et verre avec un bâtiment ancien en pierre : cela donnerait une forte impression de fracture.
Sous-estimer le budget
Le coût de quelques mètres carrés supplémentaires peut être élevé. Le budget nécessaire pour réaliser de tels travaux est donc souvent bien supérieur à ce à quoi les particuliers s’attendent. Il faut prendre en compte non seulement la maçonnerie, mais aussi l’isolation, l’électricité, la menuiserie, les finitions…
Il faudra alors adapter le projet à la somme dont on dispose. Ainsi, avec une enveloppe inférieure à 15.000 euros, une extension semble peu réaliste. Une véranda – autour de 55.000 euros – sera moins onéreuse qu’une véritable construction en dur, pour laquelle il faut investir entre 90.000 et 130.000 euros pour une surface de 35 m2 environ. La qualité des matériaux mis en œuvre, la nécessité de mettre en place certains éléments – pose d’un escalier ou renforcement de la charpente, par exemple – et le recours à divers professionnels feront bien entendu varier ces tarifs.
Ignorer les démarches légales
Avant d’entreprendre quoi que ce soit, il faut se renseigner sur les règles de l’urbanisme en vigueur. Chaque commune définit son propre plan local d’urbanisme (PLU), qui peut limiter l’emprise au sol ou la hauteur maximale du bâti et imposer certains matériaux ou couleurs de façades. Mieux vaut donc le consulter quand on réside en zone urbaine.
Si le projet dépasse les 40 m2 de surface habitable, il faut également obtenir un permis de construire, lui-même conditionné par une déclaration préalable de travaux aux services de la mairie. Il existe également des secteurs considérés comme protégés ou à risque – notamment de submersion – qui nécessitent de se plier à certaines conditions supplémentaires.
Ne pas faire appel à des professionnels
Agrandir sa maison n’est pas un projet aussi aisé qu’il y paraît. Afin d’éviter mauvaises surprises et malfaçons, il ne faut pas hésiter à recourir à l’expertise d’un professionnel de l’aménagement. En fonction des attentes, des préférences et des contraintes budgétaires ou environnementales auxquelles on peut faire face, il saura recommander la meilleure solution.