Grasse : Les fleurs à parfum intègrent la pépinière Aromatic FabLab
AGRICULTURE•Dix mois après leur reconnaissance en tant que patrimoine immatériel de l’Unesco, une pépinière intègre les fleurs à parfumMathilde Frénois
L'essentiel
- Dans les mesures de sauvegarde, le comité de l’Unesco a inscrit le projet de « création d’une pépinière durable et collective à disposition des agriculteurs ».
- Cette pépinière, c’est l’Aromatic FabLab, inaugurée la semaine dernière
Il y a dix mois, les fleurs azuréennes ont allongé leurs racines à l’international. Les « savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse » sont entrés au patrimoine immatériel de l’Unesco le 28 novembre 2018. Dans les mesures de sauvegarde, le comité de l’Unesco a inscrit le projet de « création d’une pépinière durable et collective à disposition des agriculteurs ». Cette pépinière, c’est l’ Aromatic FabLab, inaugurée la semaine dernière. Des jasmins et des roses poussent déjà sur ses parcelles. Car, depuis un an, l’ Association des fleurs d’exception du pays de Grasse en prend soin.
« Il n’existe pas de petit livre des fleurs à parfums de Grasse pour les nuls, pointe Carole Biancalana, vice-présidente de l’association. On part d’une situation où beaucoup de producteurs ont disparu, où il n’existe plus de greffeurs. Il y a des lacunes qu’il fallait combler. On avait tout à faire. » Car les fleurs à parfums ne se résument pas à la lavande et à la sauge. Endémiques ou exotiques, ces plantes d’exception demandent de l’excellence et du temps. Et beaucoup de recherche et développement. L’Aromatic FabLab sera ce laboratoire où les expériences et les observations pourront être réalisées.
Près de 9 000 m2 en pleine terre et sous serre
« On veut retrouver notre ADN végétal, affirme Geneviève Juge, membre fondatrice de l’association. Les temps sont longs car on repart de zéro. Il faut retrouver le matériel végétal, rendre le plant costaud puis faire les boutures. » C’est ainsi qu’une simple rose devient une rose centifolia, fleur très odorante qui finira dans les parfums. Mais aussi les iris, tubéreuses et mimosas. Des plantes qui prennent désormais racine sur un terrain en agriculture biologique de Mouans-Sartoux : 9.000 m2 en pleine terre et sous serre.
La vocation de l’Aromatic FabLab, c’est aussi la transmission des savoir-faire et l’accompagnement. « Les saisonniers peuvent venir se former et les étudiants du lycée horticole y faire des stages, précise Geneviève Juge. On reconstruit tout pour que les producteurs qui veulent s’installer ou qui ont subi une avarie puissent bénéficier de ce lieu et retrouver des plans disponibles. » Pour que le patrimoine mondial immatériel de l’Unesco continue de croître.