Le secteur de la rénovation énergétique attire de nombreux professionnels peu scrupuleux qui entendent profiter de la manne financière des aides aux travaux. Or, les opérations « Coup de pouce économie d’énergie », qui permettent de faire isoler ses combles perdus ou de remplacer sa vieille chaudière pour 1 euro, sont une cible de choix pour les escrocs. Voici quelques conseils pour éviter d’être les prochaines victimes.

Des travaux ni faits ni à faire

Par le biais du dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE), les fournisseurs du marché, depuis EDF jusqu’à Leroy Merlin, financent les travaux éligibles en octroyant aux particuliers les fameuses primes énergie. Et dans le cas de l’isolation des combles et du remplacement d’une chaudière, la prise en charge atteint souvent 100 % du chantier. Ceci dit, il ne faut pas faire confiance au premier professionnel labellisé RGE (« reconnu garant de l’environnement ») venu. En effet, bien que la prime doive être demandée avant de signer le devis, elle est versée à la fin des travaux, sur seule présentation de la facture.

« Certaines entreprises d’isolation mentent sur le nombre de mètres carrés de travaux réalisés ou sur certains éléments qualitatifs », expose Nicolas Moulin, le fondateur du site spécialisé PrimesEnergie.fr. Des malfaçons sont possibles, comme l’utilisation d’un matériau qui n’est pas un vrai isolant et la non-réalisation de certaines opérations complémentaires pourtant essentielles. C’est le cas de la dépose préalable de l’isolant existant, de la mise en place d’un pare-vapeur permettant d’assurer l’étanchéité à l’air, ou encore de la gestion des conduits de fumée pouvant traverser le matériau.

Faire preuve de rigueur

« Dès lors qu’on ne paie qu’1 euro, on a tendance à lever tous ses garde-fous habituels. Il faut se rappeler que ces travaux nécessitent une réelle expertise et coûtent cher à réaliser, même si c’est le fournisseur d’énergie qui paie au final la facture », ajoute Nicolas Moulin. On l’aura compris, il faut donc faire preuve de la même exigence que pour n’importe quel chantier.

Premier réflexe : mieux vaut se méfier du démarchage téléphonique et des prospectus. Il est également préférable de fuir les sites qui utilisent abusivement les logos officiels comme la Marianne, ou qui pressent en faisant croire que l’aide s’arrêtera bientôt ou que les particuliers seront sanctionnés s’ils ne réalisent pas ces rénovations. Gare en outre aux très jeunes sociétés dont la création remonte à quelques mois à peine.

La meilleure solution est de prendre le temps de comparer les professionnels en faisant réaliser plusieurs devis à l’issue d’une prévisite technique impérative. Ces derniers doivent indiquer tous les travaux pris en charge dans le chantier. Il faut demander les justificatifs prouvant la labellisation RGE. Enfin, Il faut savoir que la loi vous donne un délai de rétractation​ de quatorze jours en cas de démarchage.