Côte d’Azur : Année noire pour les oléiculteurs et leurs olives de Nice
AGRICULTURE•La canicule de cet été a été dévastatrice pour le travail des oléiculteurs. A cela s’ajoute la problématique de la Xylella fastidiosaMathilde Frénois
L'essentiel
- Face à la canicule, les oliviers se sont protégé en laissant tomber leurs fruits.
- Certains oléiculteurs ont ainsi perdu 75 % de leur production.
- En plus, s’ajoute pour eux la problématique de la Xylella fastidiosa.
Pour Evelyne Tonelli, septembre est consacré au désherbage. Cette oléicultrice et son équipe du domaine de la Clémandine à Saint-Jeannet s’attachent à faire place nette au pied des cailletiers. Objectif : faciliter la récolte des olives. Mais cette année, le grand nettoyage d’automne ne servira peut-être à rien : la production est mauvaise.
« La floraison était bonne, la fructification aussi. Tout d’un coup, on a eu cette canicule épouvantable, se souvient Evelyne Tonelli. Pour réagir à cette chaleur, l’arbre a lâché une grande partie de ses olives. Il a préféré abandonner ses fruits plutôt que de mourir de chaud. » Le domaine s’est ainsi délesté des trois-quarts de sa production.
« L’olivier a de la mémoire »
« C’est une petite récolte cette année. Et c’est très disparate : certains oléiculteurs ont perdu la moitié, d’autres jusqu’à 75 %, confirme Jean-Philippe Frère, vice-président de la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes en charge de la production des olives. Ce n’est pas la sécheresse et le stress hydrique qui sont en cause, ce sont les amplitudes de température. L’olivier a de la mémoire : en voulant se protéger, il a laissé les fruits sécher sur place. »
Habituellement, les olives de Nice se récoltent en novembre. Mais le responsable « encourage les gens à les enlever au plus vite ». « Je garde les dictions de nos anciens : grand chaud, grands froids derrière » Une variation de température supplémentaire qui serait fatale aux olives de Nice. D’autant plus que les arbres doivent faire face à d’autres ennemis : la Xylella fastidiosa, le vent, les attaques de la mouche. Contre cette dernière, Evelyne Tonelli continue de passer de la poudre de kaolin. « On se demandait si l’année prochaine, on ne mettrait pas la poudre plus tôt, pour protéger aussi des fortes chaleurs », dit-elle. Aux grands maux les petits remèdes.