Réserves d'eau au plus bas: Le coût de la sécheresse va croître plus vite ces prochaines années
MANQUE•Les risques liés à la sécheresse recouvrent plusieurs réalités, de l’agriculture à la sécurité des bâtiments, en passant par la santéL.Br. avec AFP
Des dégâts sur la santé, la production agricole ou encore les bâtiments. La sécheresse, qui sévit actuellement sur une grande partie de la France, pourrait avoir de lourdes conséquences sur la vie quotidienne… et le portefeuille des assurances. C’est même le sinistre dont le coût risque de croître le plus rapidement ces prochaines années, confie Stéphane Pénet, directeur des assurances de biens et de responsabilité au sein de la Fédération française de l’assurance (FFA) à l’AFP.
« Il y a d’abord l’impact sur les personnes, dont la santé peut être altérée par les fortes chaleurs », indique-t-il. Les contrats d’assurance santé, les contrats de prévoyance si jamais il y a des conséquences et des séquelles plus larges, sont concernés.
Des fissures sur les bâtiments
En période de sécheresse, les agriculteurs aussi souffrent, ce qui se traduit par des pertes sur leurs récoltes. Les risques d’incendies s’accentuent également. « Et puis il y a un risque dont on parle beaucoup moins, qui est celui de ce que l’on appelle l’effet de subsidence, sur les terrains et les sous-sols argileux. Il y a un rétrécissement du sol au moment de la sécheresse et lorsque les pluies d’hiver reviennent, le sol se regonfle et c’est à ce moment-là qu’on voit apparaître des fissures », explique Stéphane Pénet.
Ces sinistres pourraient coûter très cher aux assureurs. En 2003, l’épisode de sécheresse extrêmement sévère s’est traduit par des dégâts liés à la subsidence qui ont coûté 2,3 milliards d’euros aux assurances. Et les chiffres des assurances montrent une augmentation des indemnisations dues aux aléas naturels.
Le coût de la sécheresse pourrait augmenter de 150 %
« Dans cet ensemble de dommages que nous versons, un tiers environ correspond à la sécheresse et à ce phénomène de subsidence. Ce que nous disent aujourd’hui les climatologues, c’est une étude que nous avons montée en 2015 à l’horizon des 30 ou 40 prochaines années, c’est que la sécheresse va être le sinistre dont le coût va croître le plus rapidement dans les prochaines années », affirme Stéphane Pénet. « L’inondation reste le péril le plus important, puisqu’il représente aujourd’hui environ 50 % de ce que nous versons, mais la sécheresse va croître de plus en plus rapidement. Donc c’est un phénomène sur lequel nous sommes extrêmement attentifs et vigilants », nuance-t-il.
A l’avenir, le poids des dommages causés par les aléas naturels pourrait même pratiquement doubler, par rapport aux 25 dernières années, indique le spécialiste. « Dans ce doublement, il y a deux périls très dynamiques. Il y a la sécheresse où le coût des indemnisations, si rien n’est fait, risque d’augmenter de l’ordre de 150 %. Il y a aussi la submersion marine, lié cette fois à un tout autre phénomène qui est celui de l’augmentation du niveau de la mer », conclut-il.