Quand et comment annoncer sa grossesse à son employeur?
ENTREPRISE•Une grossesse est un formidable événement à vivre sur le plan personnel. Mais au niveau professionnel, c’est parfois une source de stress pour certaines femmes qui ne savent pas comment l’annoncer à leur employeurM.K. pour 20 Minutes
En règle générale, l’annonce d’une grossesse est une bonne nouvelle pour tout le monde. Sauf parfois pour son dirigeant. Certains employeurs ne cachent pas en effet leur inquiétude quant à une éventuelle réorganisation de l’entreprise en cas de congé maternité. Ce type de réaction peut ainsi engendrer des craintes chez certaines femmes, qui redoutent alors d’annoncer leur grossesse à leur travail.
S’il n’est pas question de s’excuser ni de culpabiliser d’être enceinte, et si la loi n’impose rien, il faut en revanche discuter de certains points avec son patron afin que tout se passe bien.
Pas d’obligation légale
Chaque année, plus de 500.000 bébés qui naissent de mères actives. Les entreprises françaises sont donc tout à fait habituées à gérer les grossesses et les congés maternité de leurs employées. Et pour que cette annonce se fasse le plus sereinement possible, la loi n’impose pas de délai précis, c’est-à-dire que les femmes peuvent choisir le moment où elles décident d’en faire part à leur employeur. Néanmoins, il n’est pas du tout recommandé de le faire au dernier moment, car l’entreprise aura besoin de s’organiser pendant l’absence, de pouvoir former quelqu’un en remplacement ou de réorganiser ses services.
La plupart des femmes décident donc d’annoncer leur grossesse au troisième mois, après la première échographie, lorsque les risques de fausse couche s’amenuisent. En pratique, il faut donc fournir un certificat médical à son employeur par lettre recommandée avec accusé de réception, tout en précisant la date d’accouchement prévue.
Un rendez-vous pour évoquer toutes les possibilités
Au-delà du bon timing, il faut également avoir l’art et la manière d’annoncer un tel événement. On évite d’informer ses collègues avant son chef et, surtout, on prend le temps de fixer un rendez-vous pour éviter d’en discuter autour de la machine à café. Lors de l’entretien, il faut évoquer toutes les possibilités et les éventuels aménagements que son état de santé pourrait nécessiter. Il faut également informer son supérieur des dates du congé maternité et des absences liées aux examens médicaux nécessaires au bon déroulement de la grossesse.
Une fois votre lettre recommandée expédiée, il faut savoir que la loi protège les femmes enceintes et actives sur bien des plans. En effet, une femme enceinte a le droit de s’absenter, certificat médical à l’appui, pour les examens prénataux et postnataux sans que cela impacte la rémunération ou les jours de congés payés.
Des aménagements de poste possibles
Si la future maman a de bonnes relations avec son employeur, il sera également possible de négocier des aménagements de poste, notamment si le travail est particulièrement physique (charges à porter, manipulation de produits chimiques, déplacements professionnels nombreux, trajets longs…). Les entreprises sont aussi de plus en plus nombreuses à accorder des jours de télétravail afin de pouvoir continuer à travailler sans s’épuiser ni mettre la santé de son bébé en danger. Dans le cas où l’employée ne trouverait pas de compromis avec son supérieur, elle peut tout de même se tourner vers la médecine du travail, les délégués syndicaux ou un avocat spécialiste du droit du travail.
Enfin, il faut savoir que la mère a droit à seize semaines de congé maternité (voire plus si c’est le troisième enfant ou en cas de jumeaux), dont six semaines avant la date présumée de l’accouchement et dix semaines après. Bien sûr, des aménagements sont possibles. L’employeur ne peut pas non plus licencier avant, pendant et durant quatre semaines après le congé maternité.