Les Russes vont-ils vraiment déserter la Riviera ? Le président de l’office de tourisme de Montpellier semble le penser. « Les études révèlent une forme de saturation pour la Côte d’Azur parce qu’ils ont l’impression de se retrouver entre eux », a tranché Jean-Luc Cousquer, invité par 20 Minutes à commenter l’ouverture d’une ligne entre Moscou et le chef-lieu de l’Hérault.

« Certains en ont peut-être marre d’être pris pour des vaches à lait »

Ces « études », Denis Zanon dit n’en avoir « aucune connaissance ». Et le patron de l’Office de tourisme métropolitain Nice Côte d’Azur répond par une pirouette. « Les Russes sont entre eux à Nice depuis 1770. La plus grande église orthodoxe hors de Russie se trouve à dans la capitale azuréenne. C’est 250 ans d’histoire commune », appuie-t-il.

Pourtant, parmi les principaux intéressés, des voix s’élèvent. « Certains Russes en visite sur la Côte en ont peut-être un peu marre d’être pris pour des vaches à lait, avance Nadia Metlov, bénévole à l’association niçoise La Maison de la Russie. Ces dernières années, on a eu un peu l’impression que certains professionnels se disaient "ce sont des Russes, ils ont de l’argent, on peut les faire payer plus cher". Avec l’ouverture de nouvelles lignes à Montpellier, mais aussi à Bordeaux, les touristes vont peut-être un peu aller voir ailleurs. »

Les séjours par avion en augmentation début 2019

Une mise en garde à ne pas négliger cette nouvelle concurrence ? Du côté de l’office métropolitain, on reste confiant. Après « une érosion due principalement à la parité monétaire défavorable, 2017 a vu « une augmentation de 100.000 à quasiment 150.000 nuitées, et le même résultat stabilisé en 2018 », avance Denis Zanon.

Mieux, selon le Comité régional du tourisme de la Côte d’Azur, « sur les cinq premiers mois de 2019, les séjours russes par avion jusqu’à l’aéroport de Nice présentent une progression de 20 % ». Reste maintenant à faire le bilan, en fin de saison.