ARGENTLes atouts et les limites d’un investissement dans l’or

Placement financier: les atouts et les risques d’un investissement dans l’or

ARGENTValeur refuge pour beaucoup d’épargnants en mal de rentabilité, l’investissement dans l’or fait miroiter de beaux rendements. Mais il ne tient pas forcément toujours ses promesses
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Lorsque les marchés financiers ont la bougeotte, bon nombre d’investisseurs se tournent vers l’or, dont le cours ne varie pas toujours dans le même sens. Alors que l’année 2018 a été agitée au niveau mondial, le métal jaune a ainsi connu un rebond spectaculaire à partir d’octobre. Et, selon les experts, l’embellie devrait durer. Fin mai 2019, l’once d’or (l’unité de mesure utilisée) atteignait ainsi 1.171,87 euros, de quoi séduire les épargnants. Avant de se lancer, il faut toutefois prendre quelques précautions.

Accepter les risques

Si le cours de l’or ne suit pas forcément celui des autres marchés, il évolue lui aussi au gré de l’offre et de la demande, de même qu’en fonction des niveaux des grandes devises internationales, et notamment du dollar américain. Autant de facteurs qui entraînent une forte volatilité. En d’autres termes, la valeur de l’or peut facilement faire les montagnes russes en accusant des hausses et des baisses importantes. Lors des dernières années, le cours est ainsi descendu jusqu’à 916 euros l’once en octobre 2014 et a culminé à plus de 1.230 euros en juin 2016.

Pour autant, comme le confirme l’Autorité des marchés financiers (AMF), « une volatilité élevée s’accompagne généralement d’une espérance de rendement intéressante », bien que ce dernier ne soit jamais garanti. Encore faut-il pour cela savoir rester zen lorsque son investissement accuse une baisse brutale de 10 %, et ne surtout pas s’empresser de tout revendre. Ce type d’épargne doit au contraire être envisagé à long terme, au moins sur cinq ans et dans l’idéal sur dix ans ou plus, puisque les chances de rendement augmentent avec la durée de placement.

Choisir judicieusement

Malgré la perspective de bénéfices, l’investissement en or présente donc de véritables risques de pertes. C’est d’ailleurs particulièrement le cas de l'« or papier », constitué de titres financiers. Il peut s’agir de « trackers », des fonds cotés en Bourse qui répliquent l’évolution du cours de l’or, ou de fonds dits « aurifères » investis en actions de sociétés cotées, comme les entreprises de prospection minières et les mines d’or. Des placements qui sont, de surcroît, imposés au titre du régime fiscal des plus-values.

Moins risqué, l’investissement en or physique se résume à l’achat de pièces, lingots et autres plaquettes de ce métal précieux. Les pièces de collection sont particulièrement intéressantes puisqu’elles se revendent très facilement. Sans compter que l’or métal obéit à une fiscalité avantageuse : l’épargnant a le choix entre une taxation au taux forfaitaire de 11,5 % (dont 0,5 % au titre de la Contribution à la réduction de la dette sociale, la CRDS) sur le prix de vente ou une imposition au titre des plus-values de cession de biens meubles (à 36,2 %). Bémol : un lieu de stockage sécurisé est indispensable.

Diversifier ses placements

L’investissement dans l’or physique est d’autant plus attractif qu’un gramme de métal jaune se monnaie aux alentours d’une quarantaine d’euros. Tout le monde peut donc se lancer. Toutefois, il faut savoir raison garder. Face aux risques, le placement en or doit être réservé à la diversification de votre épargne. Mieux vaut donc éviter d’investir des sommes que l’on ne peut pas se permettre de perdre et limiter dans tous les cas le placement à 5 % maximum du montant total de son patrimoine. Dans l’éventualité d’une crise immobilière ou bancaire, le propriétaire pourrait être heureux d’avoir constitué progressivement cette épargne de précaution.