Tout savoir sur les indemnités chômage
ARGENT•Plus de 3,6 millions de personnes sont au chômage en France. Pour subvenir à leurs besoins pendant cette période difficile, elles peuvent compter sur l’allocation d’aide au retour à l’emploi, soit les indemnités chômageJulie Polizzi pour 20 Minutes
Dès lors qu’il entre dans la vie professionnelle, tout travailleur cotise sur ses salaires pour les droits au chômage. De cette façon, si comme 8,8 % de la population active en France, il se retrouve sans travail, il pourra bénéficier d’un revenu de remplacement : l’aide au retour à l’emploi ou ARE, gérée par Pôle emploi. Mais on parle plus couramment des indemnités chômage.
Dans quels cas peut-on percevoir l’ARE ?
Cette allocation est destinée aux travailleurs qui ont perdu, malgré eux, leur emploi. Sont donc ici concernés les salariés licenciés pour un motif personnel ou économique, ceux dont le contrat à durée déterminée n’a pas été renouvelé, ou encore ceux qui se sont arrangés avec leur patron pour signer une rupture conventionnelle.
De même, lorsqu’une démission est considérée comme « légitime » par Pôle emploi, elle donne aussi droit aux indemnités chômage. C’est l’exemple typique du déménagement pour suivre son conjoint. Bien que la loi du 5 septembre 2018 ait prévu d’inclure le démissionnaire qui a quitté son travail pour créer une entreprise, cette disposition n’est en revanche pas encore applicable, faute du décret nécessaire.
Dans tous les cas, il faut évidemment résider en France, être physiquement apte à l’exercice d’un autre emploi et ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite.
Combien de temps faut-il avoir travaillé ?
Ne peuvent bénéficier de l’ARE que les salariés qui justifient d’au moins 88 jours ou de 610 heures de travail au cours des 28 derniers mois. Pôle emploi prend en compte le dernier poste occupé et éventuellement les précédents, tant que les ruptures de contrat ont eu lieu dans les douze mois avant l’inscription comme demandeur d’emploi. Les périodes de formation (hormis celles rémunérées par Pôle emploi) sont elles aussi prises en compte dans le calcul.
Plus un individu a travaillé, plus la durée de versement de ses indemnités chômage sera longue. S’il a cumulé plus de deux ans d’emploi au cours des 28 derniers mois, il est possible de toucher ces allocations pendant deux ans, soit la durée maximum prévue.
Quel est le délai d’attente pour recevoir cette aide ?
Une fois votre dossier validé, il faut au minimum attendre sept jours pour percevoir l’ARE. Mais attention, le délai peut être bien plus long en raison d’un différé d’indemnisation. Ce dernier est prévu lorsque le dernier employeur a versé une indemnité compensatrice de congés payés. La durée de ce différé dépend alors du montant reçu lors du départ.
La loi pose cependant des limites. Le demandeur recevra au plus tard ses indemnités chômage au bout de cinq mois (150 jours), contre 75 jours maximum d’attente en cas de licenciement économique.
Quel est le montant de cette aide ?
Le montant de l’ARE est calculé à partir du salaire journalier de référence, qui prend en compte toutes les paies perçues au cours de l’année écoulée (primes incluses). L’aide versée par Pôle emploi doit alors être comprise entre 57 et 75 % de cette somme, sachant que l’allocation minimum est de 29,06 euros bruts par jour si l’emploi était à temps plein, et jusqu’à 248,19 euros bruts par jour.
D’après une étude publiée en février 2019 par l’Assurance chômage et portant sur les chiffres 2017, les allocataires perçoivent en moyenne 72 % de leur ancien salaire net, mais le taux baisse à 64 % lorsque l’employé avait une paie de 3.000 euros nets. En outre, 50 % des allocataires touchent moins de 860 euros nets par mois, tandis que 45 % perçoivent entre 860 et 1.810 euros. Seuls 5 % des chômeurs reçoivent davantage. À noter : il est possible d’estimer le montant de l’ARE à l’aide du simulateur disponible sur le site de Pôle emploi.