Ascoval: Le Premier ministre Edouard Philippe estime que «la partie n’est pas perdue»
ECONOMIE•Les politiques doutent tandis que le gouvernement tente de rassurer des salariés au bout du rouleau20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Mercredi, British Steel, le repreneur de l’aciérie Nordiste Ascoval, a été placé en liquidation judiciaire.
- Le gouvernement français tente de rassurer les salariés par la voix du Premier ministre.
- Edouard Philippe assure être « assez optimiste » sur ce dossier.
«La partie n’est pas perdue, loin s’en faut, et nous allons la gagner », a assuré, jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe au sujet de la situation de l’aciérie Ascoval située à Saint-Saulve, dans le Nord. Son repreneur, le Britannique British Steel, avait été placé en liquidation judiciaire, mercredi.
« Le repreneur est déterminé à tenir les engagements qu’il a pris »
« Nous sommes tous alignés sur l’idée qu’il faut nous battre pour trouver une solution pérenne. Je suis sur ce dossier extrêmement prudent, mais assez optimiste. Je pense que nous pouvons y arriver », a déclaré Edouard Philippe sur Cnews. « Je crois vraiment que les salariés d’Ascoval peuvent être rassurés sur le fait que le repreneur est déterminé à tenir les engagements qu’il a pris », comme les collectivités et le gouvernement, a-t-il souligné.
Ces déclarations qui se veulent rassurantes interviennent au lendemain de l’annonce de la faillite du sidérurgiste British Steel qui a plongé des milliers de salariés dans l’incertitude. A peine une semaine après la reprise par ce groupe de l’aciériste Nordiste Ascoval, cette annonce fait à nouveau planer le doute sur la viabilité du site français.
Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s’est entretenu par téléphone avec des représentants d’Olympus Steel, maison mère de Bristih Steel. Selon lui, le repreneur était « prêt à participer » aux réunions de travail pour « apporter des réponses » aux salariés rapidement, puis à « venir les rencontrer » la semaine prochaine.
Ils « se servent des salariés comme d’une variable d’ajustement »
Les représentants du personnel doivent être reçus, ce jeudi, par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et « vendredi par l’actionnaire principal qui est Greybull », a assuré le délégué CGT, Nacim Bardi.
Sur France 2, ce mercredi, Jordan Bardella, tête de liste Rassemblement national pour les européennes, a déclaré n’avoir « aucun tabou à dire que quand une industrie est menacée, l’Etat doit pouvoir nationaliser de manière temporaire un site industriel ».
Dans les couloirs de l’Assemblée, mercredi, le député communiste du Nord, Fabien Roussel, avait noté qu'« Olympus ce ne sont pas des industriels, c’est un fonds d’investissement, et on en a marre de ces fonds d’investissement qui n’ont comme critère que la rentabilité de leurs actions et qui se servent des salariés comme d’une variable d’ajustement ».
Les députés PS, par la voix de leur porte-parole Boris Vallaud sur Twitter, ont quant à eux dit attendre « une mobilisation sans faille de Bruno Le Maire ». Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, fustigeait lui l'« amateurisme total d’Emmanuel Macron et Bruno Le Maire » qui ont « laissé Ascoval être repris par British Steel dont les difficultés sont connues depuis des mois ».