Contrôle technique automobile : ce qui va (encore) changer au 1er juillet
ARGENT•Le 1er janvier dernier devait entrer en vigueur une nouvelle évolution du contrôle technique. Le contexte social et le mouvement des « gilets jaunes » ont toutefois contraint le gouvernement à reporter cette mesure, qui entrera finalement en application le 1er juillet prochainAgence pour 20 Minutes
L’une des étincelles qui a mis le feu aux poudres en novembre dernier fut, en plus de l’augmentation des taxes sur les carburants, un nouveau durcissement des règles du contrôle technique, entraînant mécaniquement une hausse de ses tarifs. Les automobilistes ont vu dans cette énième évolution une attaque directe à leur pouvoir d’achat, déjà mis à mal par la hausse constante des prix de l’essence et du diesel.
Davantage de points de vérification
L’exaspération a été d’autant plus forte que, tout juste un an plus tôt, l’examen avait déjà été largement refondu et les prix avaient déjà fortement augmenté. Le nombre de points de vérification est ainsi passé de 124 à 134, répartis en neuf fonctions vitales du véhicule. Par conséquent, le nombre de défaillances potentiellement détectées a grimpé, avec 610 défauts identifiables contre seulement 413 auparavant. Pire, la moitié d’entre eux entraînent désormais une contre-visite.
Les anomalies sont regroupées en trois familles : les mineures, au nombre de 140, les majeures, au nombre de 341, et les critiques, au nombre de 129. Les premières constatations n’entraînent pas de contre-visite, à la différence des deuxièmes, qui imposent de repasser au centre dans les deux mois après réparation et, surtout des troisièmes, qui débouchent sur l’immobilisation du véhicule dans les 24 heures suivant le contrôle.
Les résultats de cette refonte d’ampleur ne se sont pas fait attendre : les contre-visites ont augmenté de 5 % et les tarifs ont grimpé en flèche. C’est dans ce contexte déjà très tendu que la réforme prévue pour le 1er janvier dernier a été repoussée par le ministre de l’Écologie, François de Rugis.
Reculer pour mieux sauter
La date du 1er juillet 2019 a, depuis, été arrêtée pour la mise en application de la nouvelle mesure. Et c’est le ministère de l’Écologie qui a la main sur ce dossier, en lieu et place de celui des Transports. Et pour cause, les changements imposés aux centres de contrôle technique, qui entreront donc en vigueur cet été, concernent les niveaux de pollution des véhicules diesel. Concrètement, les mesures prises au niveau du pot d’échappement des diesels entraîneront plus facilement une contre-visite. L’objectif est en effet d’encourager la mise au rebut des véhicules les plus polluants et un entretien plus régulier, notamment en termes de désencrassage, du parc automobile.
Dans les faits, si votre véhicule est bien entretenu et n’émet pas de fumée noire à chaque démarrage un peu appuyé, les changements qui entreront en vigueur dans quelques mois n’auront aucune conséquence. En revanche, les plus vieux diesels ont tout intérêt à se faire réviser d’ici-là… ou à passer le contrôle technique avant la date fatidique. Ce n’est pas très « citoyen », mais certains usagers ne peuvent se permettre de voir leur auto immobilisée ni débourser des sommes conséquentes pour procéder aux réparations, quand elles sont possibles. Ou, pire encore, acheter une nouvelle voiture.
Un peu de pédagogie
« Nous avons testé de très nombreux véhicules, anciens comme récents, explique Fabrice Godefroy, le président de l’Association des diésélistes de France. Hors problème d’entretien et véhicule trafiqué, ils passent sans problème le contrôle d’opacité. » Si votre véhicule est recalé, c’est qu’il pollue vraiment beaucoup. Côté tarifs, les professionnels assurent que la facture n’augmentera pas. Les autorités ont d’ailleurs fait beaucoup de pédagogie auprès des acteurs du secteur afin que les usagers n’aient pas à subit une nouvelle hausse des prix comme l’année dernière. Mais pas sûr que, malgré toutes ces précautions, la mesure soit bien accueillie.