Apprentissage : que faire de son premier salaire ?

Budget, dépenses, épargne... Que faire de son premier salaire d'apprenti ?

AutonomieNos experts livrent leurs conseils pour réussir ce premier pas vers la liberté
Eugénie Calme

Eugénie Calme

L'essentiel

  • Recevoir son premier salaire est le bon moment pour apprivoiser la notion de "budget"
  • Etablir son budget implique de faire le point sur ses ressources, ses dépenses obligatoires et les aides réservées aux apprentis, pour établir ensuite son "reste à vivre"
  • C'est le bon moment pour réfléchir à ses projets après la formation, et commencer à épargner

Un premier salaire, ça se gère. Etre apprenti permet de toucher entre 410,7 euros et plus de 1522 euros brut, en fonction de l’âge et du niveau d’études. Avoir de l’argent qui tombe tous les mois sent bon l’indépendance. Mais savoir maîtriser ce nouveau budget fait aussi partie de l’apprentissage.

A partir de 16 ans, « on conseille d’ouvrir son propre compte », avance Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France. « Ça permet au jeune de gérer son argent et de devenir un peu plus autonome. Ce qui n’empêche pas les parents de garder un œil dessus. » Les mineurs auront d’ailleurs besoin de leur autorisation pour se créer un compte, qui « inclut une carte bancaire, mais n’autorise pas les découverts », précise Béatrice Durand, responsable éducation financière à la Fédération bancaire française.



Qui dit premier salaire, dit premier budget

Soyons cash, ce n’est pas la partie la plus fun de l’autonomie. Mais à moins d’être Crésus, même les rois de l’impro doivent connaître leur budget. Le calcul est simple : on liste ses dépenses obligatoires que l’on soustrait de ses ressources, pour mettre à jour le « reste à vivre ». En d’autres termes, ce qu’il reste à la fin du mois pour se faire plaisir ou épargner (nous verrons cela plus tard). Pour faciliter la tâche, « il y a des applications mobiles comme PiloteBudget (‎iOS), qui sont déconnectées des comptes, anonymes et confidentielles. Elles permettent de lister ses ressources et ses charges et de déterminer le reste pour vivre », relève Béatrice Durand.

Lister ses ressources, dénicher les aides

Les ressources incluent le salaire, l’aide éventuelle des parents, ainsi que les coups de pouce pour les apprentis. « Il y en a beaucoup, mais ils sont souvent méconnus des jeunes », insiste Aurélien Cadiou. « La CAF propose des aides pour le logement ou pour compléter le salaire avec la prime d’activité ». L’Etat alloue aussi une enveloppe de 500 euros pour financer le permis de conduire des apprentis de plus de 18 ans. Enfin, « il faut se renseigner auprès de sa région qui peut donner des aides pour l’équipement des apprentis, le permis de conduire, l’hébergement et les loisirs ».

Identifier ses dépenses obligatoires

Le premier salaire est le moment de « prendre conscience qu’il y a des dépenses facultatives et des dépenses obligatoires », souligne Béatrice Durand. Chaque situation est différente, mais parmi les frais incompressibles, on peut trouver le logement, le transport pour se rendre dans le centre de formation d’apprentis (CFA) ou en entreprise, certaines factures du quotidien (téléphone, santé…) ainsi que le matériel de l’apprenti. « Dans certaines formations, on peut être amené à le financer pour participer aux ateliers, confirme Aurélien Cadiou. Une batterie de cuisine ou une caisse à outils… C’est souvent à l’apprenti d’acheter son propre matériel et cela peut être coûteux. »

Jouer les apprenti-fourmis

OK, le budget est sous contrôle. Que fait-on maintenant ? « La contrepartie d’être un apprenti, c’est aussi de pouvoir se faire plaisir grâce à cette nouvelle autonomie », insiste Aurélien Cadiou. Sans succomber à l’euphorie des premiers salaires bien sûr. Car c’est aussi le moment de réfléchir à ses projets et d’épargner, « pour financer une deuxième formation par exemple, ou passer son permis de conduire et s’acheter une voiture, pour être plus mobile par la suite. » Si le budget le permet, on peut « mettre de côté 10 à 20% de son salaire », conseille-t-il. » Apprenti oui, mais en mode fourmi, c’est bien aussi !