De Salt Lake City au biocluster des Haras. L’entreprise américaine OrthoGrid Systems, pionnière en matière d’imagerie chirurgicale et d’assistance en chirurgie orthopédique, pose ses valises dans le campus des technologies médicales de Strasbourg, dans le Bas-Rhin.

En clair : la société vend des logiciels pour accompagner et aider le chirurgien au moment d’une opération, pour le moment de la hanche et de préservation de la hanche (en cas de déformation). L’idée est de fournir les outils aux praticiens leur permettant de prendre les bonnes décisions en salle d’opération, comme le positionnement d’instruments ou implants, la longueur de la jambe ou la prothèse, la correction de la distorsion d’une image liée au champ électromagnétique… Autant d’éléments qui peuvent influer sur les résultats cliniques.

Séduit par l’écosystème strasbourgeois

Accompagner sans obliger, proposer sans contraindre, parce qu' « on ne peut pas forcer la main d’un chirurgien », dixit Edouard Saget, cofondateur d’OrthoGrid. Avec Richard Boddington – qui devient le gérant de l’antenne strasbourgeoise – le Français parti vivre aux Etats-Unis il y a 20 ans a créé cette entreprise en 2012. Cette dernière, qui a déposé une trentaine de brevets, compte aujourd’hui 25 employés et 200 clients (hôpitaux et centres ambulatoires) aux Etats-Unis et une quarantaine d’autres au Japon. Pour 3,5 millions de dollars de chiffre d’affaires.

Ayant eu des touches au Luxembourg ou encore à Paris, Lyon et Rennes – « mais on ne voulait pas être à l’ouest », sourit Edouard Saget-, OrthoGrid a finalement opté pour Strasbourg (avec l’aide de Business France et l’agence d’attractivité de l’Alsace) pour y ouvrir un centre de recherche : « C’est un beau carrefour, il y a de belles entreprises avec la MedTech, et d’écoles qui produisent des talents, mais aussi des organismes qui collaborent et qui nous permettent de travailler facilement ensuite », résument les dirigeants.

Une trentaine d’emplois en trois ans

Séduite par l’écosystème régional « très actif et visible » ainsi que par son emplacement au cœur de l’Europe, l’entreprise envisage un travail avec des acteurs déjà actifs dans ce domaine, l'Ircad, l’IHU et l'iCube entre autres. L’ambition d’OrthoGrid France de se développer sur la robotique : « Nous, on la voit comme quelque chose de complémentaire, assure Edouard Saget. Ça ne sert à rien de remplacer le chirurgien, puisqu’il aime opérer, mais il faut l’aider : tenir quelque chose, faire de la visualisation… On se base sur l’aide et l’assistanat. »

Outre son centre de recherche, la société basée à Strasbourg va être en charge de la commercialisation du produit hors Etats-Unis. L’Australie et le Canada sont les prochains marchés ciblés par OrthoGrid. Pour ce faire, l’effectif strasbourgeois est appelé à s’étoffer : trois nouveaux postes d’ingénieurs sont actuellement ouverts pour arriver à cinq employés d’ici à juillet. Dans l’espoir d’avoir dix employés d’ici à la fin de l’année et 30 sur trois ans.