EXPORTComment les vins blancs de Loire se font une place aux États-Unis

Comment les vins blancs de Loire se font une place aux États-Unis

EXPORTEn dix ans, les exportations des blancs ligériens aux Etats-Unis ont doublé
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Plus de 11 millions de bouteilles de vins du Val de Loire ont été vendues l'année dernière aux USA
  • Le grand export est de plus en plus considéré comme un réel débouché par les vignerons de Loire

Figure d’outsider à côté des cadors bordelais et bourguignons, les vins du Val de Loire creusent à leur tour leur sillon à l’export. Et en particulier aux États-Unis, premier marché de consommation de vins au monde. En dix ans, les exportations des blancs ligériens sur ce marché ont doublé, bondissant de 42.000 à 86.000 hectolitres, soit 11,4 millions de bouteilles vendues l’année dernière, selon les chiffres de l’organisme interprofessionnel InterLoire.

Et la valeur a triplé pour atteindre 67 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, synonyme d’une montée en gamme. Une percée qui ne représente certes qu’un quart de la production totale, mais témoigne du dynamisme de cette filière viticole, dont les meilleures cuvées seront récompensées jeudi à Nantes lors du Concours des vins du Val de Loire.

Des vins qui collent aux nouvelles tendances

A l’autre bout de la chaine, les consommateurs se montrent friands des vins blancs ligériens : le Sancerre caracole en tête, devant les vins à base de sauvignon voire de chenin, cépage emblématique du Val de Loire, sans oublier le muscadet. « Les arômes plaisent, cet équilibre entre la matière et l’acidité, ce sont des vins digestes, qui ne sont pas trop lourds » et collent aux nouvelles tendances de consommation hors des occasions particulières, avance Bernard Jacob, directeur général du négoce chez Orchidées Maisons de vins, branche du géant coopératif Terrena spécialisée dans l’élaboration et le négoce de vins de Loire.

Le grand export est de plus en plus considéré comme un réel débouché par les vignerons de Loire qui constatent, comme l’ensemble des acteurs viticoles français, le repli du marché intérieur d’un côté et le boom de la consommation aux États-Unis, leader mondial, de l’autre.

Californie, Texas, New York…

Face à ce constat, la plupart des vignerons ou négociants se rapprochent d’un importateur national, qui rentre leurs références dans un catalogue qu’il propose ensuite à des distributeurs par État. « Moi j’ai pris une autre option : je travaille directement avec un distributeur par État, ça demande beaucoup plus de temps, mais je ne suis pas juste un numéro sur un portefolio », explique Fred Niger, vigneron au Landreau, en Loire-Atlantique.

La Californie, le Texas, Chicago et New York font partie de ses destinations récurrentes, où il vise le haut de gamme – restaurants étoilés, adresses gastronomiques et cavistes pointus – avec patience et détermination. « Il y a des états où je suis allé une, deux, trois fois et je ne vendais pas une quille, se rappelle-t-il. Au bout de dix ans je fais plusieurs palettes : il faut pénétrer le marché et après il faut l’animer. »