« Une garde-robe qui me ressemble », « Ça a du charme », « Il faut être à l’affût »… Nos lecteurs racontent pourquoi et comment ils dénichent des vêtements d’occasion
VOUS TEMOIGNEZ•Le marché du vêtement d’occasion est en pleine croissance. « 20 Minutes » a sollicité ses lecteurs pour en savoir plus sur ce mode de consommationRomarik Le Dourneuf
L'essentiel
- L’Institut français de la mode évalue à 1 milliard d’euros le marché du vêtement d’occasion en France en 2018.
- Sur Internet ou en boutique, un Français sur trois a acheté un vêtement de seconde main l’an dernier.
- Faire des économies, préserver l’environnement, affiner son style… Les motivations sont nombreuses.
Faire du neuf avec du vieux, c’est tendance. Le marché du vêtement d’occasion a représenté l’an dernier un chiffre d’affaires total d’1 milliard d’euros dans l’Hexagone, selon l’observatoire économique de l’Institut français de la mode,. Un secteur « en progression constante depuis 2010 », explique Thomas Delattre, responsable développement à l’Institut. Entre soucis de budget, volonté de se différencier et astuces pour s’y retrouver dans les friperies en dur ou en ligne, 20 Minutes a donné la parole à ses lecteurs pour comprendre cet engouement.
« Réduire la facture économique et écologique »
« Dans ma famille, on a toujours pratiqué le seconde main. Soit en échangeant des vêtements dans la famille, soit en les chinant dans les vide-greniers. J’ai gardé cette habitude. » Si, pour Ludivine, acheter d’occasion est avant tout une tradition, la première raison évoquée par les internautes pour aller débusquer les bonnes affaires est d’ordre financier. « Je n’achète que de l’occasion, car mon faible salaire ne me permet pas d’acheter du neuf », confie ainsi Amandine. Comme elle, beaucoup de consommateurs se tournent vers le « marché de la deuxième chance » du textile car ils ont du mal à boucler leurs fins de mois. C’est notamment le cas de Giulia, mère de 5 enfants, qui doit sans cesse jouer les équilibristes avec son budget habillement : « Je n’achète que rarement du neuf à prix coûtant. C’est devenu un vrai mode de consommation ».
L’habillement a donc un coût financier, mais aussi écologique. Et les acheteurs de fripes en sont conscients. « Cela fait quelques années que je n’achète que des vêtements de seconde main par souci de préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Ainsi, je réduis la facture écologique, mais également celle que je dois payer », explique Louison. Manon va dans son sens : « En additionnant la confection de matières premières, les traitements chimiques et le transport, l’industrie du textile pollue énormément. C’est une réflexion générale, moins de viande, consommer bio, local et donc acheter moins de vêtements neufs. La fabrication de vêtements consomme des quantités d’eau, sans parler des conditions de travail ».
Aussi une question de style
Mais protéger ses économies et l‘écologie ne signifie pas forcément rogner sur la qualité et le style quand il s’agit d’acheter des vêtements d’occasion. Vanessa le revendique : « Je cherche de l’occasion pour l’originalité. Il y a beaucoup moins de chances de trouver quelqu’un avec les mêmes vêtements ». Même argument pour Claire, pour qui « les vêtements d’occasion permettent de revendiquer (sa) différence vestimentaire ! » Morgane, elle, trouve que la démarche « a plus de charme ». Certains naviguent ainsi de vide-greniers en bourses de vêtements pour trouver d’anciennes collections, des pièces rares ou… simplement pour créer. « J’ai les moyens d’acheter du neuf, mais j’aime coudre pour ajouter du style à ses vêtements. Et j’ai ainsi moins de scrupules à mettre des accessoires sur une veste ou un chemisier », note Birgit. Comme Garance, qui n’hésite pas à regarder du côté du vestiaire masculin pour « transformer une belle chemise d’homme en tunique. Ça me permet d’avoir la garde-robe qui me ressemble ».
Des astuces pour trouver la perle rare
Reste que trouver chaussure à son pied dans le vaste univers du vêtement d’occasion n’est pas toujours aisé. Et les habitués s’accordent tous sur un point essentiel : la patience. « Il ne faut pas chercher une pièce dans l’urgence, explique Gaïa, car ça risque d’être frustrant ». Marina ajoute : « Il faut aimer fouiner, et surtout rester à l’affût ». Les spécialistes de la fripe aiment aussi pouvoir toucher, sentir, essayer. « J’ai commencé sur Le Bon Coin, parce qu’on ne paie pas de frais de transport et surtout on peut essayer, c’est le plus important », note Charlie. Maud, de son côté, a commencé à Kilo Shop, où l’on achète les vêtements au poids, et chez Emmaüs, pour au large choix proposé. Floriane ajoute qu’« il faut y aller régulièrement car l’arrivage est permanent, on trouve des nouveautés toutes les semaines ».
Internet en force
De bonnes affaires, on en trouve bien sûr sur le Web, qui s’est emparé du marché. Vinted, qui revendique 8 millions d’utilisateurs en France, remporte les suffrages chez nos lecteurs. « C’est d’une praticité incroyable ! Pas d’avance de frais en tant que vendeuse et un tarif préférentiel de transport pour l’acheteur, s’enthousiasme Émilie. Grâce au porte-monnaie virtuel, suite à des ventes, on peut redépenser sur le site sans sortir la carte bancaire ». Lou préfère la plate-forme espagnole Percentil, car « tout est expédié de chez eux ». D’autres, enfin, citent Facebook et les groupes locaux comme Wanted, qui permettent aux utilisateurs de passer des annonces dans un périmètre déterminé.