«Gilets jaunes»: Macron ne veut plus d'augmentation automatique de la taxe carbone
FISCALITE•La taxe carbone a été l'élément déclencheur de la crise des «gilets jaunes»G. N. avec AFP
Emmanuel Macron a estimé mardi qu’il n’était pas possible de revenir à une « augmentation automatique » de la taxe carbone au vu des « incertitudes » sur les cours mondiaux du pétrole. Selon lui, « on doit être pragmatique », évoquant la possibilité d’une « taxation qui varie en fonction des cours mondiaux » pour amortir d’éventuelles fortes hausses à la pompe.
« On ne peut pas, dans l’incertitude sur les cours mondiaux, dire : "On va appliquer de manière mécanique une augmentation de la fiscalité sur le carburant" », a-t-il estimé devant quelque 150 élus réunis à l’Elysée dans le cadre du grand débat destiné à sortir de la crise des «gilets jaunes». « Le gouvernement s’est inscrit dans la lignée de plusieurs trajectoires qui avaient été votées, depuis dix ans, par toutes les majorités, de l'augmentation de la taxe carburant et de la contribution à la transition écologique », a justifié Emmanuel Macron.
Il y a une « mobilité contrainte »
Mais, a-t-il poursuivi, il existe « une injustice au carré », dans un contexte « où il y a une mobilité contrainte sans solution alternative pour nombre de nos concitoyens » qui vivent loin des métropoles et qui doivent prendre leur voiture. Et donc « on ne peut pas revenir à la même trajectoire de taxe carbone que celle qui était auparavant », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat avait déjà écarté mi-février le retour d’une augmentation de la taxe carbone, affirmant qu’une « hausse de la fiscalité » n’était pas la réponse à la colère des « gilets jaunes ». Les cours du brut restent en nette hausse sur les deux premiers mois de 2019, après avoir chuté à la fin de l’année 2018.