Côte d'Azur: Avec Laine Rebelle, elles recréent la filière de la laine, de l'éleveur au pull
ECONOMIE•Elles espèrent redynamiser et relocaliser cette activité…Mathilde Frénois
L'essentiel
- Dans les Alpes-Maritimes, 25 tonnes de laine sont produites par an.
- En 2018, Laine Rebelle a déjà récolté 800 kg de laine, dont 600 kg de races locales mérinos, brigasque et Préalpes-du-Sud.
- L'objectif est d'en collecter trois tonnes au maximum.
Quand elle garde ses 450 brebis, Valentine Guérin « voit déjà le pull se profiler à l’horizon », anticipe-t-elle. Cette éleveuse de la race à viande locale « Préalpes du Sud » chouchoute désormais aussi la laine, qu’elle estime « d’une bonne finesse et d’un bon gonflant ». Valentine Guérin la revend à l’association azuréenne Laine Rebelle, au lieu de la faire partir à la coopérative puis en Chine.
Valentine Guérin a créé, avec trois autres Azuréennes, cette association qui deviendra, à terme, une Scop. « Dans les Alpes-Maritimes, 25 tonnes de laine sont produites par an. La plupart est vendue, mais beaucoup sont aussi jetées, brûlées, enterrées, pointe Isabelle Jöhr, l’une des cofondatrices. Notre projet est d’en collecter au maximum trois tonnes sur le territoire des Préalpes d’Azur. » Pour les valoriser.
Financement participatif
L’association sélectionne, trie, met en sac, fait laver en Haute-Loire et fait filer la laine en Creuse. « On va bientôt acheter une machine qui tricote grâce à la réalisation d’un financement participatif à hauteur de 9 000 €. », se réjouit Isabelle Jöhr. Pull, écharpe, pelote et autres produits finis seront revendus dès février dans une boutique à Saint-Vallier.
En 2018, Laine Rebelle a déjà récolté 800 kg de laine, dont 600 kg de races locales mérinos, brigasque et Préalpes-du-Sud, comme celle de Valentine Guérin. Une matière première achetée à un prix revalorisé (1 euro au lieu de 0,45 euro à 0,80 euro le kg). Une nouvelle récolte aura lieu au printemps pour produire une laine responsable et locale… de l’éleveur jusqu’au pull.