L'essentiel

  • Le mouvement des «gilets jaunes» a conduit au blocage de plusieurs grandes surfaces
  • Les grands hypermarchés ont le plus souffert du mouvement
  • Les consommateurs se sont reportés sur des magasins plus petits et plus accessibles, selon une étude du cabinet Nielsen publiée ce vendredi.

Bruno Le Maire avait estimé début décembre que les perturbations liées au mouvement des «gilets jaunes » allaient faire perdre « 0,1 point de croissance » à l’économie française. Même si la grande distribution (hypermarchés, supermarchés…) a particulièrement été concernée par ce ralentissement, elle n’a pas sombré, comme le montre une étude du cabinet Nielsen publiée ce vendredi.

160 millions d’euros en moins

L’évolution du chiffre d’affaires de la grande distribution pendant le mouvement des « gilets jaunes » laisse apparaître des situations contrastées. Si l'« acte 1 » du 17 novembre a été particulièrement pénalisant pour les grandes surfaces, avec un chiffre d’affaires en très net recul, l’impact du mouvement s’est atténué au fil des week-ends.

Evolution du chiffre d'affaires de la grande distribution pendant le mouvement des gilets jaunes.
Evolution du chiffre d'affaires de la grande distribution pendant le mouvement des gilets jaunes.  - Nielsen

« Sur l’ensemble de la séquence étudiée (cinq semaines impactées par les épisodes 1 à 5 du mouvement “gilets jaunes”), le chiffre d’affaires total magasin (hors carburants) a subi une baisse de -1 % soit 160 millions d’euros en moins par rapport à l’an passé », notent les experts de Nielsen.

Par ailleurs, les très grandes surfaces (plus de 7.500 m2) sont celles qui ont le plus souffert des blocages, car elles n’étaient souvent accessibles qu’en voiture. « L’ensemble des hypermarchés a perdu plus de 300.000 foyers acheteurs en novembre en comparaison avec novembre 2017. »

Les consommateurs ont fait leur course en semaine

Les rayons ont été différemment touchés pendant cette séquence. « Les ventes de l’univers non-alimentaire des grandes surfaces (multimédia, bazar, textile…) ont été les plus pénalisées durant la séquence, avec un double phénomène. D’une part, ces produits ont subi de plein fouet les difficultés du samedi (…) D’autre part, le non-alimentaire n’a pas bénéficié du report vers d’autres jours de la semaine, contrairement à l’alimentaire ».

Car l’autre enseignement de cette étude, c’est que les Français n’ont pas déserté les magasins pendant un mois : ils se sont adaptés. « Schématiquement, ils ont évité le rituel des courses du samedi dans les grands hypermarchés, le remplaçant par des visites d’autres magasins plus accessibles comme les supérettes, et par des achats en semaine. C’est ce double report, spatial (vers d’autres circuits) et temporel (en semaine plutôt que le samedi) qui a marqué ces dernières semaines », analyse Anne Haine, directrice générale de Nielsen France.