Absentéisme au travail: Le coût s'élèverait à près de 108 milliards d'euros chaque année
ETUDE•Selon cette étude, les absences dites « évitables » s'expliqueraient à 99% par de mauvaises conditions de travail et des défauts de management...20 Minutes avec agence
En France, l’absentéisme des salariés coûterait près de 107,9 milliards d’euros par an, selon une étude de l'Institut Sapiens relayée ce mercredi par Le Parisien. Soit 4,7 % du PIB, ou encore l’équivalent du budget annuel de l’Education Nationale. Pour parvenir à ce chiffre astronomique, les auteurs de l’étude ont pris en considération les revenus versés aux salariés absents, le coût de recours à des services externes ou encore le temps passé par les équipes en place pour pallier aux dysfonctionnements liés aux absences de leurs collègues.
Au total, le taux d’absentéisme atteint 4,72 % dans le privé et 8,34 % dans la fonction publique territoriale. Plus inquiétant encore, ce chiffre est en constante augmentation dans le public comme dans le privé, comme l’explique au quotidien francilien Laurent Cappelletti, directeur de programme à l’Institut de socio-économie des entreprises et des organisations (Iséor) et coauteur de l’étude.
Le management en cause dans 99 % des cas
Aujourd’hui, le coût moyen de l’absentéisme atteint 4.059 euros par an et par salarié (3.521 euros dans le privé et 6.223 euros dans la fonction publique). Dans un tiers des cas, les salariés s’absentent pour des causes dites « inévitables » : maladie, accidents du travail, congés maternité. Mais les absences dites « évitables », liées à la vie privée, pour raisons psychologiques ( burn-out) ou physiques (troubles musculo-squelettiques) sont de loin les plus nombreuses, puisqu’elles représentent les deux tiers des arrêts de travail.
Selon l’étude, les absences évitables s’expliquent « dans 99 % des cas » par des conditions de travail dégradées, une organisation du travail défaillante et surtout par des défauts de management. « Les modes de management répandus en France (…) restent fondés sur une conception, d’un autre âge, centrée sur les procédures, dépersonnalisée et excessivement spécialisée du travail », pointent les auteurs.
Des salariés en quête de sens
Pour enrayer ce phénomène, les auteurs recommandent d’agir en faveur d’une meilleure qualité de vie au travail. « Le problème le plus préoccupant est en lien avec une perte croissante de sens des salariés vis-à-vis de leur travail et un manque de considération », explique Laurent Cappelletti au Parisien.
L’action des pouvoirs publics sur la question devrait consister « à favoriser et stimuler l’amélioration de la qualité du management dans les entreprises et les organisations », concluent les auteurs. Enfin, l’étude rappelle que les salariés dits « oisifs ou fainéants » sont une exception dans le monde du travail.