Bordeaux: Oxymetal, la renaissance d'un groupe industriel
ENTREPRISE•Le groupe bordelais, spécialisé dans la découpe de métaux, a annoncé son développement à l'international en même temps qu'il inaugurait ce mardi sa nouvelle usine à Pompignac, près de Bordeaux...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Créé en 1984 à Bordeaux, Oxymetal a failli disparaître en 2011.
- Racheté par trois investisseurs suédois, le groupe a mis en place une nouvelle stratégie auprès des grands comptes.
- Il multiplie également les investissements dans de nouveaux outils de production très modernes, et vient d'inaugurer une nouvelle usine.
Ce n’est pas souvent que l’on a l’occasion de raconter l’histoire d’une renaissance industrielle. En l’occurence, celle d'Oxymetal, un groupe bordelais, a été saluée ce mardi par Virgine Calmels, première adjointe d’Alain Juppé, ou encore Bernard Uthurry, vice-président du conseil régional de Nouvelle Aquitaine, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle usine du groupe, à Pompignac, à 15 km de Bordeaux.
Cette entreprise spécialisée dans la découpe industrielle de métaux (par laser et oxycoupage), le pliage et l’usinage de pièces métalliques, a été créée en 1984 à Bordeaux. Transformée en groupe national avec plus d’une dizaine de sites, Oxymetal a failli ne pas survivre à la crise de 2008. En 2011, elle est rachetée à la barre du tribunal de commerce de Bordeaux par trois investisseurs suédois - Jan Tonnby, et son fils Martin - et Staffan Encrantz.
« Nous avons trouvé une société prête à disparaître »
« Nous avons trouvé une société prête à disparaître, explique Martin Tonnby. Quand nous l’avons racheté, Oxymetal faisait face à de nombreuses difficultés : ses différentes usines ne fonctionnaient pas comme un groupe et le parc machines était très vieillissant. Nous avons investi 25 millions d’euros dans des équipements de production et dans des bâtiments. Aujourd’hui le groupe se porte très bien et pour la première fois tous les sites sont profitables. »
Après quelques fermetures de sites et une nouvelle stratégie encore hésitante, le groupe va en effet redécoller à partir de 2015 et l’arrivée de Philippe Chédru en tant que président. « Notre stratégie a été de développer notre activité avec les grands comptes, explique-t-il aujourd’hui. Pour cela il nous fallait quatre conditions essentielles : la solidité financière et nos actionnaires ont fait le nécessaire ; donner au groupe une véritable cohésion industrielle avec la synergie de nos neuf sites de production en France ; proposer une offre compétitive, qui s’appuie sur la modernisation de notre outil de production grâce à d’importants investissements depuis 2011 ; enfin faire de la satisfaction de nos clients une priorité. »
Si l’on ajoute à cette stratégie payante la hausse du prix de l'acier, Oxymetal a vu entre 2015 et 2018 son chiffre d’affaires progresser de 35 %, et son résultat passer d’un million d’euros de perte à un bénéfice opérationnel qui sera de l’ordre de 3 millions d’euros en 2018. Le tout avec un chiffre d’affaires proche de 70 millions d’euros.
8.000 tonnes d’acier vont transiter chaque année par l’usine de Pompignac
De quoi se redonner de l’appétit. Les nouvelles ambitions d’Oxymetal ont démarré par ce projet de nouvelle usine. Non plus dans Bordeaux, où elle était présente depuis 1984, d’abord rue Carle-Vernet puis quai de la Souys, mais à l’extérieur (même si le groupe conserve son siège social place Ravezies). Et c’est à la lisière de la métropole, à Pompignac, qu’Oxymetal a trouvé le site idéal.
« Notre site bordelais n’était plus adapté à notre activité, poursuit Philippe Chédru. Nous avons investi 5 millions d’euros dans cette usine et nous l’avons conçue spécialement pour notre activité, pour que les 8.000 tonnes d’acier qui y transitent chaque année soient découpées, pliées, usinées, dans les meilleures conditions de sécurité et de performance. Nous y introduisons l’automatisme avec un laser-fibre de dernière génération associé à son magasin automatique. Il peut produire en autonomie pendant plus de 24 h. »
Une implantation en République Tchèque d’ici à fin 2019
Les investissements dans de nouveaux outils de production vont se poursuivre jusqu’en 2021. Surtout, Oxymetal vise désormais le marché international.
« Nos clients sont dans des secteurs très variés : de l’équipement industriel au BTP, de l’énergie à l’automobile, du camion au ferroviaire, du médical à l’aéronautique… Ils sont tous parmi les leaders européens voire mondiaux dans leurs secteurs, et nous devons les accompagner partout où ils veulent aller, explique Philippe Chédru. Notre avenir passe donc par une vision plus large de notre groupe et une présence européenne. Nous établirons Oxymetal en République Tchèque d’ici à la fin de l’année 2019, et nous donnons ainsi une nouvelle dimension au groupe. »
Son usine de Pompignac emploie à l’heure actuelle 46 personnes. En France, Oxyletal emploie environ 400 salariés.