Qualité de vie au travail: Des salariés plus satisfaits, mais toujours sous pression
ENTREPRISES•Quasiment deux sondés sur trois jugent leur travail «nerveusement fatigant»...Nicolas Raffin
L'essentiel
- Le baromètre santé et qualité de vie au travail de Malakoff Médéric a été publié ce jeudi.
- Il montre que la contrainte physique ressentie a diminué depuis 10 ans.
- En revanche, les contraintes mentales sont toujours aussi élevées.
Comment vous sentez-vous dans votre travail ? A cette question, les salariés français apportent une réponse plutôt mitigée, à en croire le dernier baromètre santé et qualité de vie au travail (QVT) de Malakoff Médéric. Publié ce jeudi, il apporte un éclairage intéressant sur le moral qui règne dans les entreprises françaises.
L’activité physique a la cote
De manière générale, les 3.500 personnes interrogées entre avril et mai 2018 se disent plutôt satisfaites : elles sont 73 % à estimer que leur qualité de vie au travail – l’ambiance entre collègues, la reconnaissance, la rémunération - est plutôt bonne (note supérieure à 6/10). Par ailleurs, 60 % de ceux qui travaillent depuis 10 ans affirment se sentir « vraiment mieux » ou « plutôt mieux » dans leur travail.
Autre satisfaction : la part des sondés qui jugent leur travail « physiquement fatigant » a clairement diminué (48 % en 2018 contre 54 % en 2009). La proportion de ceux qui pratiquent une activité physique légère (marche, vélo) une ou plusieurs fois par semaine est également en progression (49 % en 2018, +19 points en 10 ans).
La hiérarchie pas assez reconnaissante ?
Pourtant, le baromètre pointe aussi des « zones de risques qui persistent » dans les entreprises. C’est particulièrement frappant lorsqu’on se penche sur la « pression psychologique » que subissent les salariés. Près de 68 % d’entre eux jugent leur travail « nerveusement fatigant », et près d’un salarié sur trois a l’impression d’avoir un travail haché ou souvent interrompu, une proportion stable depuis 2014. Plus inquiétant, 35 % déclarent avoir des difficultés à concilier leur boulot avec leur vie personnelle (+8 points par rapport à 2009).
Cela conduit à un paradoxe : si une grande majorité des sondés (71 %) se dit « fier » de travailler pour leur entreprise, ils sont beaucoup plus rares à se dire « très engagés » (seulement 29 %). Ce manque d’implication est peut-être à chercher du côté du manque d’autonomie : seulement 24 % des salariés affirment avoir la possibilité de « prendre des décisions », et près d’un sur quatre ne s’estime pas reconnu par sa hiérarchie.
Quels sont alors les axes d’amélioration demandés ? Pour 51 % des salariés, il s’agit en priorité d’assurer une équité et une « juste rémunération » dans l’entreprise. Viennent ensuite la nécessité d’un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, puis les perspectives d’évolution. Des pistes qui ne manqueront pas d’être exploités par Muriel Pénicaud : la ministre du Travail doit présenter un projet de loi sur la santé au travail « au printemps ou au début de l’été 2019 ».