Droits de succession: Macron refuse d'y toucher pendant sa présidence, Castaner en «prend acte»
HERITAGE•Christophe Castaner a dit vouloir ouvrir un débat « sans tabou » sur les droits de succession, qui favorisent selon lui les inégalités…20 Minutes avec AFP
Couac entre Emmanuel Macron et Christophe Castaner. Le président a totalement exclu ce lundi la possibilité d’une réforme des droits de succession durant son quinquennat. Vendredi, Christophe Castaner avait pourtant évoqué sa volonté d’ouvrir une « réflexion sans tabou » sur la fiscalité des successions afin de lutter contre les inégalités.
C’est un recadrage en règle. « On n’y touchera pas tant que je serai là », a fermement déclaré le président au cours d’une réunion de service. « On a demandé des efforts aux retraités. Mais maintenant, arrêtez de les emmerder », a-t-il tranché face à la proposition de Castaner. « La majorité en prend acte. A la tête de LREM, je continuerai à faire vivre le débat », a répondu le délégué général de La République en marche (LREM).
Société « à deux vitesses »
Christophe Castaner avait pourtant précisé qu’il ne s’agissait pas « d’annonces » mais d’une piste de réflexion du parti majoritaire. L’impôt sur la succession « est complexe, il est mal accepté, il n’a pas vraiment suivi l’évolution de la société et les nouvelles formes familiales », avait-il souligné.
Début 2017, un rapport de l’organisme public France stratégie alors dirigé par l’économiste proche d’Emmanuel Macron, Jean Pisani-Ferry, avait appelé à « revoir en profondeur » cette fiscalité pour lutter contre « l’apparition d’une société à deux vitesses ».
Baisse dans les sondages, surtout chez les retraités
Cet impôt comprend des barèmes progressifs selon la somme héritée, avec des tranches allant jusqu’à 60 % en cas de lien de parenté éloigné. Mais de nombreux abattements ont été mis en place, qui permettent aux transmissions d’être plus faiblement taxées.
Le débat sur cet impôt a été lancé alors que l’exécutif connaît une forte baisse dans les sondages, notamment auprès des retraités, mécontents de la hausse de la CSG et la décision de limiter la revalorisation des retraites à 0,3 % en 2019 et 2020, soit bien en deçà de l’inflation.