SPECTACLEL'annulation de la tournée «Pat’Patrouille», cauchemar pour les spectateurs

Mais où est passé l’argent de la tournée «Pat’Patrouille»? Des centaines de parents réclament au moins 50.000 euros à l’organisateur

SPECTACLEIls demandent à ce qu’une enquête soit ouverte…
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • Plusieurs centaines de familles attendent toujours leur remboursement pour le spectacle « Pat’Patrouille ».
  • L’organisateur est une société canadienne en faillite.
  • Le cumul des billets non-remboursés s’élève au moins à 50.000 euros.

Ryder, Marcus, Ruben, Chase… Ce ne sont pas les membres d’un boy’s band mais les héros du dessin animé « Pat’Patrouille » (Paw Patrol), très apprécié par les enfants. A tel point qu’un spectacle basé sur les aventures de ces personnages avait entamé une tournée en France cette année. Des milliers de parents avaient acheté des places, dont certaines étaient vendues 50, voire 100 euros l’unité.

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Début mai, le site internet du spectacle annonce la fin brutale de la tournée. Une douzaine de villes (dont Toulouse, Saint-Etienne, Troyes, ou encore Brest) sont concernées. Certaines familles qui n’étaient pas au courant feront même plusieurs heures de route avant de trouver porte close devant la salle. Les parents cherchent alors à se faire rembourser leurs tickets. Pour ceux passés par des enseignes « classiques » (Fnac, Carrefour, etc), pas de problème a priori.

Société en faillite

En revanche, la galère commence pour ceux qui ont acheté directement les places sur le site du spectacle, via le prestataire Weezevent. Selon un mail envoyé à plusieurs familles et que 20 Minutes a pu consulter, Weezevent explique que « les recettes des billets sont en possession de l’organisateur de l’événement ».

La situation se complique un peu plus lorsque les spectateurs malheureux découvrent l’identité de l’organisateur : la société TBOS, installée au Canada… et qui est en faillite depuis la mi-avril. Fatiguée de n’avoir aucune réponse, l’une des victimes, Florence Morsalinne, décide de créer un groupe Facebook pour regrouper tous les plaignants. « J’ai créé le groupe vers le 20 juin, et depuis plus de 400 personnes en font partie », explique-t-elle. Selon son décompte, le cumul des sommes non-remboursées s’élevait à 50.000 euros fin juin.

Demande d’une enquête judiciaire

Certains ont déboursé 400, voire 500 euros pour le spectacle. De son côté, Florence a perdu 211 euros. « Je me suis inscrite en tant que créancier auprès de l’administrateur judiciaire [chargé de gérer la société en faillite] au Canada, mais je ne me fais pas trop d’illusions sur la possibilité d’être remboursée » explique-t-elle. En effet, les comptes de la société TBOS montrent que la dette non-couverte par les actifs de l’entreprise s’élève à 2,8 millions de dollars canadiens (environ 1,8 million d’euros). Et les spectateurs français ne seront pas servis en premier parmi les créanciers.

« Ce qui est important, poursuit Florence, c’est que la justice française ouvre une enquête pour comprendre ce qu’il se passe, et voir s’il s’agit vraiment d’une faillite ou d’une arnaque bien organisée ». Plusieurs parents lésés ont en effet porté plainte, estimant que l’organisateur avait continué à vendre des billets tout en sachant qu’il ne pourrait pas assurer les spectacles. Contacté par 20 Minutes, l’administrateur judiciaire n’avait pas encore répondu au moment de la publication de cet article.