Nantes: Les débuts prometteurs de Scopéli, ce supermarché où les clients sont aussi les employés
ECONOMIE•Le magasin bio, ouvert à Rezé il y a un an, compte déjà près de 1.500 coopérateurs...Julie Urbach
L'essentiel
- Scopéli est un supermarché bio et coopératif, où les clients sont aussi les copropriétaires et les employés.
- Après un an d'ouverture, le supermarché va engager de gros travaux cet été pour présenter son visage définitif au mois de novembre et continuer d'attirer.
C’est la première fois qu’elle tient la caisse et « ça se passe bien ». Céline, 32 ans, est bénévole depuis quelques mois au sein du premier supermarché coopératif de l’agglo nantaise. Comme elle, près de 1.500 personnes ont déjà rejoint l’aventure Scopéli, ouvert à Rezé il y a tout juste un an.
Ce supermarché bio, où les clients sont aussi les copropriétaires du magasin et les employés est en train de réussir son pari. « Tous les jours, de nouvelles personnes nous rejoignent, sourit Gilles Caillaud, président de la gouvernance de Scopéli. On n’imaginait pas qu’on serait autant, en si peu de temps. La demande est très forte. »
Le principe de Scopéli est simple : pour faire partie du projet il faut acheter cinq parts sociales à 10 euros l’unité et s’engager à travailler gratuitement, à raison de trois heures par mois, pour faire tourner le supermarché (mise en rayon, caisse, inventaire…). En échange, les coopérateurs, qui sont les seuls clients de la structure, ont accès à un millier de références de légumes, fromages, viandes à 90 % bio (mais aussi du non-alimentaire comme des produits ménagers ou cosmétiques) à des prix jusqu’à 30 % inférieurs à d’autres épiceries bio, assure l’équipe.
« Ici, on sait ce qu’on mange »
Si le compte y est pour les pommes de terre, par exemple (1,80 euros), ce n’est pas encore le cas pour tous les produits. Comptez 0,38 cts l’œuf bio, par exemple, un tarif pas excessif mais pas vraiment bon marché non plus. « Au moins, ici, on sait ce qu’on mange, témoigne Sylvie, 52 ans, venue faire ses courses. Toutes les origines géographiques sont indiquées et c’est presque toujours des circuits courts. C’est la démonstration que les consommateurs peuvent aussi être acteurs. »
Scopéli assure déjà dégager un chiffre d’affaires de 60.000 euros par mois. « Le panier moyen est d’environ 40 euros, détaille Gilles Caillaud. On accueille des profils variés, des militants plutôt âgés, mais aussi des jeunes couples qui se posent des questions sur leur consommation. Il faut désormais que l’on arrive à convaincre les gens des quartiers populaires. » Le magasin se revendique comme le deuxième de ce type en nombre de coopérateurs en France, derrière la Louve à Paris. Depuis peu, il est ouvert cinq jours sur sept.
Derniers travaux cet été
Cet été, Scopéli va encore franchir une étape puisque l’intégralité des locaux (occupés auparavant par la salle de sport Fit-Training) va être réaménagé, pour présenter son visage définitif en novembre. « Nous ressemblerons enfin à un vrai supermarché, avec 690 m2 de surface de vente, 200m2 de stockage, trois caisses,… se félicite Gilles Caillaud. Nous proposerons à terme entre 3.000 et 4.000 références : au lieu d’une seule variété de radis, par exemple, nous en aurons plusieurs pour donner la possibilité aux clients de goûter différentes choses. »
En 2019, Scopéli espère atteindre le nombre de 2.500 coopérateurs, et convaincre davantage du territoire de Sud-Loire, qui constitue l’essentiel de sa clientèle actuelle. Son ambition est aussi de devenir un espace d’éducation populaire, autour des sujets de la santé, du bio ou de l’alimentation. Des espaces de rencontres et conférences seront aménagés pour cela. En plus de son équipe de bénévoles, le magasin emploiera alors deux personnes à temps plein.