Contrôleurs aériens: Un rapport cible le matériel «vétuste» et les grèves à répétition
AEROPORTS•Un rapport du Sénat dresse un état des lieux sévère des contrôles aériens en France...20 Minutes avec AFP
Les contrôles aériens sont dans le viseur de la commission des finances du Sénat. Dans un rapport sévère, l’institution pointe les grèves à répétition et le matériel vétuste, qui font perdre des millions d’euros aux compagnies aériennes.
La France se classe en tête des pays cumulant le plus de jours de grève des contrôleurs aériens. Entre 2004 et 2016, les aéroports français ont enregistré 254 jours de grève des contrôleurs. Outre les mouvements sociaux, la France est aussi championne des retards, liés à la vétusté du système, souligne le rapport. Les contrôleurs français ont la spécificité de se mobiliser à la fois sur des « mouvements corporatistes et des grèves de la fonction publique », relève l’auteur du rapport.
« Notre pays est responsable de 33 % des retards dus au contrôle aérien en Europe, déplore Vincent Capo-Canellas, sénateur (UDI), membre de la commission des Finances, après six mois de travail ponctués par de nombreuses visites de terrain. « Cela représente 300 millions d’euros de perte annuelle pour les compagnies aériennes. »
Un retour vingt-cinq ans en arrière
« En France, les matériels de contrôle sont vétustes », insiste Vincent Capo-Canellas. Et leur coût d’entretien est très élevé : « 136 millions d’euros par an. Nous sommes très en retard par rapport à nos voisins », poursuit-il. Un retard d’autant plus « alarmant », que plus de « deux milliards d’euros ont été dépensés pour moderniser le contrôle depuis 2011 », s’inquiète le sénateur.
Le rapport précise que les 4.000 contrôleurs aériens français doivent faire face tous les ans à une forte augmentation du trafic. Ils ont contrôlé plus de 3,1 millions de vols en 2017, soit 4 % de hausse par rapport à 2016 et de 8,6 % par rapport à 2015.
Enfin, selon le rapport, l’école nationale d’aviation civile (ENAC) est reconnue dans le monde entier. Elle forme aussi des contrôleurs étrangers qui partent ensuite opérer dans des tours de contrôle « top modernes », s’enorgueillit Vincent Capo-Canellas. Mais pour ceux qui restent en France en revanche, après leurs études, « ils désapprennent et reviennent 25 ans en arrière dans les tours françaises », déplore l’auteur du rapport.