ETUDELa France est-elle plus attractive grâce à Emmanuel Macron?

Attractivité de la France: Faut-il dire merci à Emmanuel Macron?

ETUDELes investisseurs sont plutôt satisfaits des récentes réformes économiques…
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • Le baromètre EY 2017 sur l’attractivité de la France a été dévoilé ce lundi.
  • Les projets d’investissements étrangers en France sont en nette progression.
  • L’étude note que les « handicaps historiques » de la France, comme les sujets fiscaux, s’atténuent.

«France is back » (La France est de retour) s’exclamait Emmanuel Macron lors du forum mondial de Davos en janvier dernier. Visiblement, les entreprises ont bien reçu le message puisque le baromètre EY 2017 sur l’attractivité de la France publié ce lundi montre une nette progression des projets d’investissements étrangers dans l’Hexagone.

Le nombre de projets d'investissements étrangers progresse fortement.
Le nombre de projets d'investissements étrangers progresse fortement.  - Baromètre EY 2017 sur l'attractivité de la France.

L’année dernière, plus de 1.019 projets (créations ou extensions d’entreprises, implantations de sièges) ont été recensés. C’est 31 % de plus qu’en 2016, qui marquait déjà une nette progression par rapport à 2015. Grâce à cette progression, « la France retrouve son rang et se retrouve au coude à coude avec l’Allemagne et le Royaume-Uni » note Marc Lhermitte, l’auteur du baromètre.

Beaucoup de projets, un peu moins d’emplois

L’un des principaux moteurs de ce retour en grâce, c’est l’industrie. Les projets étrangers dans ce domaine ont doublé en 2017, et portent surtout sur des extensions de sites déjà existants. Cette croissance profite à l’ensemble du pays : « Beaucoup de ces investissements sont concentrés sur des petits bassins d’emplois et des anciens bassins industriels, explique Marc Lhermitte. Cela montre que les villes moyennes ont des compétences et des travailleurs bien formés ».

Seul ombre au tableau : chaque investissement étranger dans l’industrie française ne crée que 32 emplois en moyenne. C’est moins que le Royaume-Uni (50 emplois par investissement) et très loin derrière la Pologne (139 emplois). Pour les auteurs de l’étude, ce faible score vient du fait que les projets portent souvent sur l’industrie « 4.0 », qui génère peu d’emplois en raison notamment de sa forte robotisation.

« L’envie de France est supérieure à celle des autres pays »

En plus du recensement des projets, le baromètre EY s’intéresse aussi à la perception de la France par les dirigeants d’entreprises. Plus de 200 patrons (ou membres d’un comité exécutif) de sociétés de toutes tailles ont ainsi été questionnés en janvier dernier, plus de 8 mois après l’élection d’Emmanuel Macron.

Résultat : plus de la moitié (55 %) des répondants estime que l’attractivité de la France va s’améliorer dans les prochaines années, alors qu’ils n’étaient que 27 % à le penser début 2017. « Le score de la France dépasse même celui du Royaume-Uni ou de l’Allemagne. L’envie de France est supérieure à celle des autres pays » s’enthousiasme Marc Lhermitte.

Néanmoins, « il reste du travail à faire auprès des entreprises qui ne sont pas implantées en France, poursuit l’associé d’EY. Seulement 4 % d’entre elles envisagent de s’installer dans notre pays. Pourtant, une fois qu’une entreprise s’installe, elle est plutôt fidèle à l’Hexagone. Il faut donc leur donner envie de mieux connaître notre économie ».

Les entreprises n'ayant pas d'attaches en France sont très peu à vouloir investir dans le pays.
Les entreprises n'ayant pas d'attaches en France sont très peu à vouloir investir dans le pays.  - Baromètre EY 2017 sur l'attractivité de la France.

Des arguments pour tout le monde

Les investisseurs semblent en tout cas très satisfaits des dernières réformes mises en œuvre (ordonnances sur le Code du travail, remplacement de l’ISF par l’IFI, baisse de l’impôt sur les sociétés…). « Les handicaps historiques de la France s’atténuent » note l’étude. Les dirigeants saluent notamment l’amélioration de la « compétitivité fiscale », la « simplification administrative pour les entreprises », ou encore la plus grande « flexibilité » du droit du travail.

Si l’étude donnera sans doute au gouvernement l’occasion de vanter le « redressement » du pays, elle donnera aussi des arguments à ceux qui estiment que la politique menée par Emmanuel Macron vise d’abord les entreprises et les plus aisés.