Au Royaume-Uni, 78% des entreprises admettent payer plus les hommes que les femmes
INEGALITES•Au Royaume-Uni, les hommes gagnent 12 % de plus que les femmes, selon une étude publiée ce jeudi par le gouvernement…20 Minutes avec AFP
L’écrasante majorité des entreprises britanniques donne de meilleurs salaires aux hommes. C’est le constat d’une enquête publiée ce jeudi par le gouvernement, qui veut imposer la transparence sur le sujet.
C’est un écart non négligeable : 78 % des entreprises du Royaume-Uni ont reconnu payer mieux les femmes que les hommes. En moyenne, un homme gagne 12 % de plus qu’une femme. Les entreprises de plus de 250 salariés avaient jusqu’à mercredi minuit pour publier leurs écarts de salaires entre employés et employées.
Un peu plus de 10.000 d’entre elles avaient fourni ces données ce jeudi matin. Parmi ces dernières, 92 % ont admis l’existence de différences salariales entre les hommes et les femmes.
Ryanair parmi les cancres de l’inégalité salariale
Dans une tribune publiée mercredi dans le Daily Telegraph, la Première ministre Theresa May a qualifié les différences salariales entre sexes d'« injustice brûlante » à abattre au plus vite. La compagnie aérienne Ryanair s’affiche dans les registres parmi les cancres de l’égalité salariale. L’entreprise irlandaise y révèle en effet que ses employées sont payées en moyenne 71,8 % de moins que ses employés.
Pour se défendre, Ryanair a pointé du doigt un mode de calcul ne prenant pas en compte le fait que le métier de pilote, hautement rémunéré, est très majoritairement masculin. Sa concurrente EasyJet affiche pour la même raison un écart de 45 %.
L’argument n’a semble-t-il pas échappé à la Première ministre, pour qui « les écarts de salaires sont symptômes d’un problème plus large, celui de la sous-représentation des femmes dans le monde des affaires ».
La promesse de réduire l’écart salarial
Le secteur bancaire s’est fait lui aussi remarquer pour ses mauvaises performances. L’écart de salaire médian atteint ainsi 32,8 % chez Llyods Banking Group et grimpe encore pour les établissements tournés vers les banques d’affaires, à 36,4 % chez Goldman Sachs et à 43,5 % chez Barclays International.
Quelques grandes marques ont au contraire fièrement communiqué la parfaite équité de leurs grilles de rémunération, telles les chaînes de restauration Starbucks et McDonald’s.
Quelques retombées positives se font déjà remarquer : plusieurs organisations se sont spontanément engagées à réduire un écart salarial jugé trop élevé. C’est le cas du quotidien The Guardian, qui a lui même critiqué l’écart de 12,1 % des salaires médians en son sein en faveur des hommes employés, et promis de corriger ce problème au plus vite.