SANTELes pharmacies épinglées sur les médicaments sans ordonnance

Conseils dangereux, tarifs opaques… L’UFC-Que choisir étrille les pharmacies sur la vente de médicaments sans ordonnance

SANTEL’association réclame la libéralisation partielle du secteur…
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • L’association a enquêté dans plus de 700 pharmacies pour étudier les conseils donnés.
  • Dans 24 % des cas, les « clients mystère » se sont vu recommander un dosage dangereux de paracétamol.
  • L’UFC-Que choisir estime que l’ouverture à la concurrence permettrait de faire baisser les prix.

Les pharmaciens sont-ils toujours de bon conseil ? Visiblement non, à en croire l’étude de l’UFC-Que choisir publiée ce mercredi. L’association de consommateurs a envoyé des clients mystères dans 772 pharmacies de 16 agglomérations françaises. Ces « malades imaginaires » ont prétexté un rhume pour réclamer un Doliprane 1 000 mg en plus d’un Actifed Rhume jour et nuit.

Or, ces deux médicaments vendus sans ordonnance ne doivent absolument pas être associés, car ils dépassent la dose recommandée de paracétamol (pas plus de 3 g/jour). Les pharmaciens étaient donc supposés alerter les « clients » sur ce danger et recommander un dosage conforme. Or, si 86 % des pharmacies sondées ont « spontanément » donné l’alerte sur l’association des deux médicaments, elles sont 24 % à recommander un dosage « dangereux » (plus de 4 g/jour). Autrement dit, l’alerte spontanée n’est pas toujours suivie d’un conseil judicieux.

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Un prix très variable

Les pharmacies sont également étrillées pour le non-respect d’une de leur obligation légale : elles doivent normalement informer les consommateurs, via une affiche, que les prix des médicaments non remboursables sont libres et varient d’une officine à l’autre. Près de 83 % des pharmacies inspectées ne possédaient aucune affiche de ce type.

« On est très loin du compte en ce qui concerne l’information donnée au consommateur », regrette Daniel Bideau qui a coordonné l’enquête de terrain. Une plus grande transparence sur les prix permettrait en effet aux clients de faire un choix plus éclairé. Ainsi, relève l’UFC-Que choisir, la boîte d’Actifed Rhume est vendue entre 2,99 euros et… 9,10 euros, selon les pharmacies.

Baisse des prix

Pour assainir le secteur, l’association plaide pour une « libéralisation encadrée ». Elle demande que les médicaments sans ordonnance puissent être vendus en parapharmacies et grandes surfaces, à deux conditions : « La présence permanente d’un pharmacien sur le lieu de vente » et « un espace consacré aux produits de santé, séparé du reste du point de vente ».

Selon l’UFC-Que choisir, une telle réforme pourrait permettre une baisse des prix de 10 % en moyenne dans les pharmacies. L’association souligne par ailleurs que cette ouverture à la concurrence ne conduirait pas à la ruine des officines, dont la situation financière reste confortable.